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der; jusque-la il ne m'avait pas vue. De ce moment il m'a aimee, du moins il le dit; mais je te parle d'autre chose que de ce que j'ai dessein de te dire. Nous en etions aux singularites de Jacques; je veux t'en raconter une autre. L'autre jour il vint nous voir au moment ou je sortais de la maison avec une soupe dans une ecuelle de terre et un tablier d'indienne bleue autour de moi; j'avais pris la petite porte de derriere pour ne rencontrer personne dans ce bel equipage. Le hasard voulut que M. Jacques, par un caprice digne de lui, se fut engage dans cette ruelle avec son beau cheval. "Ou allez-vous ainsi?" me dit-il en sautant a terre et en me barrant le passage. J'aurais bien voulu l'eviter, mais il n'y avait pas moyen. "Laissez-moi passer, lui dis-je, et allez m'attendre a la maison; je vais porter a manger a mes poules.--Et ou sont-elles donc vos poules? Parbleu! je veux les voir manger." Il mit la bride sur le cou de son cheval en lui disant: "Fingal, allez a l'ecurie;" et son cheval, qui entend sa parole comme s'il connaissait la langue des hommes, obeit sur-le-champ. Alors Jacques m'ota l'ecuelle des mains, enleva sans facon le couvercle, et, voyant une soupe de bonne mine: "Diable! dit-il, vous nourrissez bien vos poules! Allons, je vois que nous allons chez quelque pauvre. Il ne faut pas me faire un secret de cela, a moi; c'est une chose toute simple et que j'aime a vous voir faire par vous-meme. J'irai avec vous, Fernande, si vous me le permettez." Je mis mon bras sous le sien, et nous marchames vers la maison de la vieille Marguerite, dont je t'ai parle souvent. M. Jacques portait toujours la soupe avec ses gants de chamois jaune paille, et d'un air si aise qu'il semblait n'avoir pas fait autre chose de sa vie. "Un autre que moi, me dit-il chemin faisant, trouverait certainement ici l'occasion de vous faire de magnifiques compliments, louerait en prose et en vers votre charite, votre sensibilite, votre modestie; moi, je ne vous dis rien de cela, Fernande, parce que je ne suis pas etonne de vous voir pratiquer les vertus que vous avez. Manquer de douceur et de misericorde serait horrible en vous; alors votre beaute, votre air de candeur, seraient des mensonges detestables de la nature. En vous voyant, je vous ai jugee sincere, juste et sainte; je n'avais pas besoin de vous rencontrer sur le chemin d'une chaumiere pour savoir que je ne m'etais pas trompe. Je ne vous dirai donc pas que vous etes un ange a ca
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