FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79  
80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   >>   >|  
e a moi, vos biens lui appartiendront legitimement; je n'en veux pas prendre la plus legere partie si je n'ai des droits sacres a votre sollicitude. D'ailleurs, cette incertitude m'est penible, et l'obscurite repandue a mes propres yeux sur nos relations jette dans ma vie des doutes effrayants et bizarres. Octave lui-meme n'est pas tranquille; il n'a pas assez de grandeur d'ame pour se fier aveuglement a ma parole, et pas assez d'energie dans la volonte pour m'accuser franchement. Les commentaires insolents des curieux de cette ville se reduisent a ceci, que vous avez ete mon amant, et que vous me faites _un sort_ par delicatesse. Je meprise ces inconvenients inevitables de mon isolement et de ma naissance. Habituee de bonne heure a n'avoir pas de famille et a faire peniblement ma route au milieu d'un monde froid et meprisant, qui me disait a chaque pas: "Qui etes vous? d'ou venez-vous? a qui appartenez-vous?" je n'ai jamais compte sur ce qu'on appelle la _consideration_. J'aurais pu l'acquerir peut-etre en me faisant connaitre, en me cherchant des amis; mais je n'en sentais pas le besoin: votre affection me suffisait et remplissait ma vie quand l'amour ne l'occupait pas. A present, vous allez peut-etre me manquer; vos nouvelles affections vont nous separer; il faut que j'essaie de me rattacher plus intimement a Octave; il faut que je lui pardonne d'avoir doute de moi, ce que je n'aurais pardonne en aucune autre circonstance de ma vie, et que je descende a lu rassurer en lui donnant une preuve de mon innocence. Cette preuve, je suis presque sure qu'un mot de vous peut la fournir; en vain vous me l'avez refuse, j'ai devine depuis longtemps ce que nous sommes l'un a l'autre. Tracez-la donc, celle parole, afin qu'elle mette entre nous une ligne sacree que le soupcon n'ose pas franchir, afin qu'elle m'autorise a dormir tranquille sous le toit d'une maison qui vous appartient. Avouez que je ne suis pas la fille d'un de vos amis; avouez que vous etes mon frere. Vous avez fait un serment au lit de mort de celui qui m'a donne le jour; vous devez le rompre, il y va de tout le repos de ma vie. Qu'importe que je sache le nom de mon pere? je ne l'ai pas connu, je ne peux pas l'aimer; mais je lui pardonne de m'avoir abandonnee. Quel qu'il soit, je ne le maudirai jamais; je le benirai peut-etre, s'il est ton pere. XVIII. DE JACQUES A SYLVIA. J'ai beaucoup reflechi a ta demande. Lorsque j'ai fait un serment au lit de mor
PREV.   NEXT  
|<   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72   73   74   75   76   77   78   79  
80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104   >>   >|  



Top keywords:

pardonne

 

jamais

 

parole

 

preuve

 

serment

 

Octave

 
tranquille
 

aurais

 

refuse

 

devine


Tracez

 

aucune

 
sommes
 

longtemps

 

depuis

 

rassurer

 

rattacher

 
innocence
 
donnant
 

presque


circonstance

 
separer
 

fournir

 
essaie
 
descende
 

intimement

 

avouez

 

abandonnee

 
maudirai
 

importe


benirai

 

reflechi

 

demande

 

Lorsque

 

beaucoup

 

SYLVIA

 

JACQUES

 

dormir

 

autorise

 
maison

franchir

 
sacree
 

soupcon

 

appartient

 
Avouez
 

rompre

 

affections

 

appelle

 
aveuglement
 

energie