sang.
Oui, je suis venu pour arracher les ames des corps; je suis le veritable
Azrail. Nous verrons bientot quelles entrailles, quels cranes seront
fouillee les premiers par la pointe de mon poignard. Ce jour meme,
tu quitteras ce monde; me voici. Comme un veritable Azrail, je viens
arracher les ames."
..........................................................
"Maintenant, j'enseignerai a rire a tes ennemis, et a tes amis a se
lamenter. Contemple en moi Azrail, l'exterminateur des ames"."
Kourroglou s'elance au plus epais de la melee. Il tue tout ce qui est
digne d'etre tue, il pille tout ce qui vaut la peine d'etre pris.
"Kourroglou cependant ne resta pas davantage a Gazly-Gull, il vint se
fixer definitivement a Chamly-Bill; sa gloire se repandit bientot dans
les contrees environnantes, et de toutes parts on lui envoyait de l'or
et des presents."
TROISIEME RENCONTRE.
Kourroglou se prit de gout pour Chamly-Bill, et y batit une
forteresse[5]. Tous ceux qui entendirent parler de lui, de sa valeur et
de sa liberalite, s'empresserent de se joindre a sa bande. En peu de
temps la forteresse devint une ville contenant huit mille familles. Ce
fut la que Kourroglou fit connaissance avec le marchand Khoya-Yakub,
qu'il adopta, plus tard, pour son frere. Cet homme avait voyage dans
tous les pays du monde, el il amusait souvent Kourroglou par la
description de ce qu'il avait vu.
[Footnote 5: Un fort, _Kalka_ en Perse, village entoure de murs, avec
des tours et des meurtrieres dans les angles. On voit encore aujourd'hui
les ruines du fort de Kourroglou a Chamly-Bill.]
Le marchand Khoya-Yakub, allant un jour a la ville d'Orfah, vit une
grande foule rassemblee sur la place du marche. Il s'avanca et vit un
jeune garcon, tel que le depeint le poete:
"Mon coeur aime un jeune homme dont les sourcils sont bien arques. Sa
ceinture est etroite; ses levres ressemblent a un bouton, a une rose
souriantes. Jeune homme, sacrifie ton ame a la beaute! contemple en moi
son esclave. Parcourez le monde entier: vous ne trouverez pas un enfant
de plus belle esperance. Son nom est Ayvaz-Bally. C'est la prairie du
huitieme ciel! Son pere est boucher de son etat; le fils est une mine de
pierres precieuses."
Khoya-Yakub demanda: "De quel jardin est cette rose? de quelle prairie
est cette plante?" Quelqu'un repondit: "Son pere est boucher du pacha
de cette ville; Ayvaz-Bally est son nom." Le marchand pensa lors en
lui-meme: "Kourrog
|