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n treteaux, la chaise vide devant elle, les etageres sur lesquelles s'entassaient les livres et jusqu'au miroir a barbe pendu a l'espagnolette, tout etait de petite dimension, a hauteur et a portee d'un enfant de douze ans; on aurait cru l'habitation d'un nain, d'un relieur de Lilliput. "C'est un bossu, chuchotait Vedrine a Freydet, et un bossu a femmes, qui se parfume et se pommade..." Une horrible odeur de salon de coiffure, essences de roses et de Lubin, se melait au relent de colle-forte qui prend a la gorge. Vedrine appela encore une fois vers le fond ou etait la chambre; puis ils sortirent, Freydet s'amusant de cette idee d'un bossu Lovelace: "Il est peut-etre en bonne fortune... --Tu ris... Eh bien! mon cher, ce bossu se paye les plus jolies femmes de Paris, s'il faut en croire les murs de sa chambre tapisses de photographies signees, dedicacees: A mon Albin... a mon cher petit Fage... Et pas de souillons: des filles de theatre, la haute bicherie. Il n'en amene jamais ici; mais de temps en temps, apres une bordee de deux, trois jours, il vient, tout fretillant, me raconter a l'atelier, avec son hideux rictus, qu'il s'est offert un in-octavo superbe ou un joli petit in-douze, car c'est ainsi qu'il appelle ses conquetes, selon le grand ou le moyen format. --Et il est laid, tu dis? --Un monstre. --Sans fortune? --Pauvre petit relieur, cartonneur, qui vit de son travail, de ses legumes... avec ca, intelligent, d'une erudition, d'une memoire... Nous allons, sans doute, le trouver rodant a quelque coin du palais... C'est un grand revassier, ce pere Fage, comme tous les hommes a passion... Suis-moi, mais regarde a tes pieds... le chemin n'est pas toujours commode." Ils montaient un vaste escalier dont les premieres marches tenaient encore, ainsi que la rampe toute rouillee, eclatee et tordue par endroits; puis brusquement l'en suivait un precaire pont de bois appuye sur les traverses de l'escalier, entre de hautes murailles ou se devinaient des restes de grandes fresques craquelees, mangees, couleur de suie, la croupe d'un cheval, un torse nu de femme, avec des titres a peine lisibles sur des cartouches dedores: _la Meditation... le Silence ... le Commerce rapproche les peuples_. Au premier etage, un long corridor, a voute cintree comme aux arenes d'Arles ou de Nimes, se perdait entre des murs noircis, lezardes, eclaire ca et la de larges crevasses, montrant des debris de platre, de fonte, d'inextric
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