ut de suite cette belle doctrine, etc.,
etc."
Toutes ces accusations sont trop betes pour avoir ete inventees par
vous. Leurs auteurs ne sont probablement pas dignes d'etre recherches;
mais vous exerciez sur les gens de la Chatre une influence qui,
jusque-la, vous avait fait honneur, et vous ne vous en etes pas servi
pour faire cesser ces bruits ridicules. Vous paraissez les avoir
encourages, au contraire, et vous avez laisse faire la demonstration
sur Nohant. Vous etes donc responsable devant l'opinion publique de
l'egarement de vos partisans, non seulement en ce qui me concerne, mais
aussi en ce qui concerne les paysans de ma commune, menaces et violentes
dans leur vote. Il serait facile de prouver que, tandis que mon fils,
contraire par opinion a votre election, ecrivait fidelement votre nom
sur tous les bulletins ou les gens de la commune desiraient le voir
inscrit, vos partisans arrachaient, a d'autres mains, d'autres bulletins
et y substituaient le leur avec menace et brutalite. Une enquete va
etre ouverte a ce sujet, je l'apprends ce soir. Avant d'y porter mon
temoignage, si je suis appelee a le faire, je veux savoir de vous la
verite et me mettre en demeure de vous accuser ou de vous justifier.
J'accepterai une franche explication, si hostile qu'elle puisse etre, et
je la prefererai de beaucoup a une petite guerre d'intrigues, pour se
disputer une popularite dont je ne voudrais pas a ce prix, et dont je
suis peu jalouse dans les vilaines conditions ou elle est placee.
Je sais que nous nous occupons la d'un tres petit fait, et que, sur tout
le sol de la France, il s'en est produit simultanement de semblables,
meme de beaucoup plus graves en plusieurs endroits. Mais ceci est une
affaire de vous a moi que je tiens a eclaircir et dont il vous est
impossible de me refuser la solution. J'attends donc votre reponse pour
savoir si je puis encore vous conserver mon estime et mon ancienne
amitie.
GEORGE SAND.
CCLXXIV
A MAURICE SAND, A NOHANT
Paris, 17 avril 1848.
Mon pauvre Bouli,
J'ai bien dans l'idee que la Republique a ete tuee dans son principe et
dans son avenir, du moins dans son prochain avenir. Aujourd'hui, elle
a ete souillee par des cris de mort. La liberte et l'egalite ont ete
foulees aux pieds avec la fraternite, pendant toute cette journee. C'est
la contre-partie de la manifestation contre les bonnets a poil.
Aujourd'hui, ce n'etaient plus seulement l
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