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est bien plus fort que lui dans les theories absolues et personnelles. Mais c'est l'esprit de Satan, et malheur a nous si nous mettons ainsi l'ideal a la porte! Leroux en a trop; mais, pour n'en point avoir du tout, Proudhon n'est pas plus praticable. Ces esprits-la en cherchent trop long. Il n'en faudrait pas tant pour nous sauver. Je vous enverrai une brochure de Lamennais, et ce que je pourrai rassembler ici, avec un livre que mon ami Borie vient de faire et dont j'ai ecrit l'introduction. Vous m'en direz votre avis. Je ne veux pas vous parler des evenements de l'Italie et de ceux qui particulierement vous interessent. Il me semble qu'il ne le faut pas, par prudence pour vous. Vous me tiendrez au courant, tant que vous pourrez, et vous savez si je m'y interesse, si je me tourmente, si je m'afflige et si j'espere et souffre comme vous et avec vous! Mes enfants vous aiment et me chargent de vous le dire. J'ai toujours _hors de la maison_, les memes douleurs de famille. Je travaille, j'attends le 10 decembre comme tout le monde. Il y a la un gros nuage, ou une grande mystification, et il faut s'avouer impuissant devant cette fatalite politique d'un nouvel ordre dans l'histoire: _le suffrage universel_. Adieu, ami. A vous de toute mon ame. GEORGE. CCXCI A M. ARMAND BARBES, AU DONJON DE VINCENNES Nohant, 8 decembre 1848. Cher ami, Voila trois ou quatre lettres que je vous ecris, que je fais porter a Paris, et qu'on ne trouve pas le moyen de vous faire passer, apparemment parce qu'on s'y prend mal, ou qu'il y a entre vous et moi un guignon particulier. Je vous envoie la derniere, pour que vous voyiez que je n'ai pas cesse de penser a vous. Cette fois, on m'assure qu'on reussira a vous faire tenir ma lettre. Ce qui fait que je n'insiste pas trop, c'est que je n'ai rien de presse et de particulier a vous dire en fait de politique. Sur ce chapitre-la, je sais ce que vous pensez et vous savez ce que je pense. Ce a quoi je tiens, c'est que vous ne croyiez pas que je vous oublie un seul instant, vous _le meilleur de tous_. Ce qui se passe au dehors, vous le savez sans doute. Je presume que vous n'etes pas prive de journaux, bien qu'apres tout, ce serait peut-etre un bonheur d'ignorer combien une partie de la France est absurde, aveugle, egaree en ce moment-ci. Mais, malgre l'engouement pour l'Empire, qui est le mauvais cote de l'esprit public, il y a, d'autre
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