rs adressee a _Son Excellence le general_
Washington.
"Le lendemain, le general Washington devait se rendre a West-Point;
Dumas et le comte de Charlus l'y accompagnerent. Apres avoir visite
les forts, les blockhaus et les batteries etablis pour barrer le cours
du fleuve, comme le jour baissait et que l'on se disposait a monter a
cheval, le general s'apercut que La Fayette, a cause de son ancienne
blessure, etait tres-fatigue: "Il vaut mieux, dit-il, que nous
retournions en bateau; la maree nous secondera pour remonter le
courant." Un canot fut promptement arme de bons rameurs et on
s'embarqua. Le froid etait excessif. Les glacons au milieu desquels le
bateau etait oblige de naviguer le faisaient constamment vaciller.
Le danger devint plus grand quand une neige epaisse vint augmenter
l'obscurite de la nuit. Le general Washington, voyant que le patron du
canot etait fort effraye, dit en prenant le gouvernail: "Allons, mes
enfants, du courage; c'est moi qui vais vous conduire, puisque c'est
mon devoir de tenir le gouvernail." Et l'on se tira heureusement
d'affaire[152]."
[Note 152: A la meme epoque, vinrent au quartier general americain MM.
De Damas, de Deux-Ponts, de Laval et Custine.
Le 28 janvier 1781, le general Knox vint passer deux jours a Newport
et visiter l'armee francaise. Le general Lincoln et le fils du colonel
Laurens vinrent a la meme epoque (_Blanchard_). Celui-ci devait partir
peu de jours apres pour la France sur l'_Alliance_.]
La mauvaise situation des armees alliees engagea le Congres a envoyer
en France le colonel Laurens, aide de camp du general Washington. Il
avait ordre de representer de nouveau a la cour de Versailles l'etat
de detresse dans lequel etait sa patrie.
Cependant, les fregates l'_Hermione_ et la _Surveillante_, qui
avaient accompagne l'_Amazone_ le 28 octobre pour se rendre a Boston,
rentrerent a Newport le 26 janvier. Elles ramenaient la gabarre
l'_Ile-de-France_, l'_Eveille_, l'_Ardent_ et la _Gentille_ etaient
alles au-devant. Elles furent retardees par le mauvais temps. Mais
les memes coups de vent qui les avaient arretees furent encore plus
funestes aux Anglais. Ceux-ci avaient fait sortir de la baie de
Gardner quatre vaisseaux de ligne pour intercepter l'escadre
francaise; l'un d'eux, le _Culloden_, de 74 canons, fut brise sur la
cote et les deux autres demates[153]. Pour repondre aux instantes
demandes de l'Etat de Virginie qui ne pouvait resister aux incursions
du tra
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