et du Bourg
prenaient des chemins de traverse avec la cavalerie de Lauzun et que
Dumas continuait les fonctions d'aide-major aupres de l'armee.
[Note 195: Toutes les provisions que l'on put se procurer a grande
peine dans ce pays, qui ressemble plutot a un desert qu'a une contree
faite pour l'habitation de l'homme, furent quelques boeufs dont on fit
cuire la moitie et saler le reste; il y en avait pour quatre jours.
Pour suppleer aux vivres du reste de cette traversee, il fut donne a
chaque homme, officier comme soldat, une livre de fromage; cela etait
accompagne d'un peu de rhum et de biscuits pour dix-sept jours.
(_Mercure de France_, sept. 1781.)]
Le 9, tandis que les avant-gardes embarquees quittaient par mer
Head-of-Elk, les troupes restees a terre se remettaient en marche. La
colonne des equipages dut etre separee de celle des troupes, a cause
de la difficulte du passage du Ferry de la _Susquhanna_. Dumas, etait
charge de diriger ce passage. Ayant appris par les gens du pays
que cette large riviere etait gueable dans la belle saison un
peu au-dessous des chutes, il remonta a sept milles au-dessus de
_Lower-Ferry_, ou les bacs transportaient lentement les hommes et
les chevaux, et, ayant sonde le fond de la riviere avec beaucoup de
precaution, il n'hesita pas a conseiller aux generaux d'y faire passer
les chariots et l'artillerie, ce qui s'executa sans trop de pertes.
Les soldats, prives de leurs bagages pendant plusieurs jours par
suite de cette separation, durent se passer de tentes et accepterent
gaiement leur situation provisoire.
Le 10 septembre on campa a _Burch Hartford_ ou _Burch-Tavern_ et le 11
a _Whitemarsh_, ou les chariots et les tentes rejoignirent l'armee. Le
12 on etait a Baltimore.
Le baron de Viomenil chargea aussitot le colonel de Deux-Ponts et le
comte de Laval de verifier et de faire l'estimation exacte des hommes
que chacun des bateaux mis a sa disposition pouvait contenir.
On reconnut bien vite que l'embarquement de toute l'armee etait
impossible. On fit meme un essai le 13 septembre, et les generaux
se convainquirent qu'ils ne pouvaient pas exposer les troupes a la
position genante et perilleuse dans laquelle elles seraient obligees
de se tenir pendant plusieurs jours sur de petits bateaux tres-mal
equipes. Le baron de Viomenil se determina donc a reprendre sa marche
par terre.
Le 13 seulement, les equipages, partis avec Dumas au passage de la
Schuylkill, rejoignirent cette divi
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