[204] pour soutenir la legion de
Lauzun, le commandant de l'infanterie anglaise fut tue et Tarleton
lui-meme fut grievement blesse. La perte des Francais fut tres faible:
trois hussards furent tues et onze blesses. MM. Billy, Dillon et
Dutertre, capitaines de la legion, furent blesses legerement; MM.
Robert-Dillon, Sheldon, Beffroy et Monthurel s'y distinguerent. Comme
consequence immediate de ce succes, M. de Choisy put porter ses postes
avances a un mille de Glocester. Dans cette nouvelle position les
patrouilles se fusillaient continuellement, et M. de Lauzun dit qu'il
ne put dormir pendant le reste du temps que dura le siege.
M. de Lauzun ne raconte pas dans ses memoires le trait suivant
recueilli par un autre officier[205] et qui lui fait honneur. Comme il
s'en revenait avec sa troupe, il apercut un des lanciers de sa legion
qui se defendait a quelque distance contre deux lanciers de Tarletan.
Sans rien dire a personne, il lacha la bride a son cheval et alla le
delivrer.
[Note 202: Elle comptait quatre cents chevaux et etait soutenue par
deux cents fantassins qui faisaient un fourrage.]
[Note 203: On remarquera ce trait qui est dans le caractere de Lauzun;
son adversaire etant demonte pendant cette sorte de duel, il court sur
lui, non pour le tuer, mais pour le prendre.]
[Note 204: Cette conduite de Choisy n'est-elle pas la justification de
celle de Weedon qui ne voulait pas exposer imprudemment ses milices 1.
page 164.]
[Note 205: Cr. du Bourg.]
XX
La nuit suivante (du 4 au 5 octobre), le baron de Viomenil, officier
general de jour, ordonna aux patrouilles de s'avancer jusque sous
les retranchements des ennemis, ce qu'elles executerent avec succes.
Toutes eurent l'occasion de tirer leurs coups de fusil, et l'ennemi,
tres-inquiete, ne cessa de tirer le canon sans produire toutefois
aucun mal.
Le 6 octobre, l'artillerie de siege etait presque toute arrivee, les
fascines, les gabions, les claies, prepares, l'emplacement de la
tranchee parfaitement reconnu. Le comte de Rochambeau donna l'ordre de
l'ouvrir le soir meme[206].
[Note 206: J'ai trouve les details du service pendant le siege dans le
Journal de M. de Menonville.]
Furent commandes pour ce service:
Marechal de camp: M. le baron de Viomenil.
Brigadier: le comte de Custine.
Bourbonnais: deux bataillons.
Soissonnais: id.
Travailleurs de nuit: mille hommes.
Ces mille hommes etaient composes avec deux cent cinquante
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