e peu
de jours apres avec un gros detachement pour fixer plus specialement
l'attention du general Clinton et ne lui laisser aucun doute sur
l'intention des generaux allies.
[Note 178: Devenu depuis general. Les plaisants aimaient a rapprocher
son nom de celui de Lannes, et disaient: "Voila Lannes et voici
Killemaine (_qui le mene_)."--Voir aux _Notices biographiques_.]
C'est le 21, a huit heures du soir, que l'on partit pour cette
operation[179]. La retraite servit de generale et l'on se mit en
marche dans l'ordre qu'on avait pris le 14. La premiere brigade, les
grenadiers et les chasseurs des quatre regiments, deux pieces de douze
et deux de quatre marchaient au centre sous la conduite de M. de
Chastellux. La droite, commandee par le general Heath, etait formee
par une partie de la division du general Lincoln. La legion de Lauzun
protegeait l'armee a gauche. Il y avait en tout environ cinq mille
hommes avec deux batteries de campagne. La tete des colonnes arriva le
22, a cinq heures du matin, sur le rideau qui domine King's bridge.
Les chemins etaient tres-mauvais et l'artillerie avait peine a
suivre. Cependant les deux armees marchaient dans un ordre parfait
en observant le plus grand silence. Un regiment americain marcha
resolument, sous un feu nourri, pour s'emparer d'une redoute. Un
de ses officiers eut la cuisse emportee. Pendant ce temps M. de
Rochambeau et le general Washington s'avancaient pour reconnaitre les
forts. Ils traverserent ensuite le creek d'Harlem et continuerent
leurs explorations toujours sous le feu des postes ennemis et des
forts. Puis, ils repasserent la riviere, revinrent sur leur route du
matin et pousserent en avant, le long de l'ile, jusqu'a la hauteur de
New-York. Quelques fregates installees dans la riviere du Nord leur
envoyerent des boulets qui ne firent aucun mal. Ils rabattirent
ensuite sur Morrisania, ou le feu de l'ennemi fut encore plus vif. Le
comte de Damas eut un cheval tue sous lui. Les generaux rentrerent
enfin dans leurs lignes apres etre restes vingt-quatre heures a
cheval.
[Note 179: Les details qui suivent sont en accord avec ceux que donne
le journal de Washington cite par Sparks, VIII, p. 109.]
Pendant ce temps, les aides de camp faisaient chacun de leur cote
leurs reconnaissances particulieres. La legion de Lauzun forcait a se
replier les postes ennemis et leur enlevait un assez grand nombre de
prisonniers.
Le 23, on remonta a cheval a cinq heures du matin p
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