a riviere
d'York, a gauche, jusqu'au marais, pres de la maison du gouverneur
Nelson.
[Note 199: Au retour de cette campagne, il fut nomme colonel en
France; il n'avait que vingt-trois ans. Mais il donna sa demission et
se livra, a des etudes economiques. C'est le chef de la fameuse ecole
Saint-Simonienne. Voir _Notices biographiques_.]
A peine la brigade de Bourbonnais etait-elle arrivee a la place
qu'elle devait occuper qu'on donna avis de l'approche d'un corps
ennemi. M. le comte de Rochambeau envoya aussitot l'ordre a M. de
Laval de prendre les piquets de l'artillerie de la brigade pour les
chasser. Cinq ou six coups de canon suffirent pour disperser cette
troupe.
Soit que lord Cornwallis ne s'attendit pas a un mouvement si prompt,
soit qu'il eut juge inutile de pousser des postes en avant des
redoutes qui formaient son camp retranche, les avant-gardes ne
rencontrerent que ce faible obstacle. Les bois favorisaient du reste
leur approche. Ce deploiement successif des colonnes pour occuper le
terrain inegal, et coupe par des haies se fit avec la plus grande
celerite.
De son cote, le general Washington, a la tete du corps americain,
etait oblige de s'arreter devant des marais dont tous les ponts
etaient rompus. Tout le jour et une partie de la nuit furent employes
a les retablir.
Le 29, les troupes americaines purent avancer sur les ponts retablis.
Les Anglais qui leur faisaient face se replierent de leur cote, mais
non sans tirer quelques coups de canon qui tuerent trois soldats et
en blesserent trois autres. Du cote des Francais on fit quelques
reconnaissances qui furent peu inquietees par les ennemis. Un seul
homme fut blesse.
Dans la nuit du 29 au 30, les Anglais, dont les postes avances
touchaient a ceux des Francais, evacuerent deux redoutes de leur cote
et une du cote des Americains, ainsi que toutes les petites batteries
qu'ils avaient etablies pour la defense d'une crique a la droite de
ces ouvrages. Ils jugerent sans doute que cette ligne de defense etait
beaucoup trop etendue. Il n'en est pas moins vrai qu'en livrant
aux allies, sans coup ferir, ces importantes positions, ils leur
faciliterent le succes en leur evitant bien des hesitations et des
embarras. M. de Rochambeau envoya de suite, le 30 au matin, ses aides
de camp Charles de Lameth et Dumas, a la tete de cent grenadiers et
chasseurs de Bourbonnais, pour occuper la plus forte de ces redoutes,
nommee _Pigeon-Hill_. Le guide qui conduisa
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