es meilleurs instruments, et un
cabinet d'histoire naturelle qui commence a se former.
"Le 13 au matin, avant de partir de Boston, je fus a cinq milles
voir la petite ville de _Miltown,_ ou il y a une papeterie assez
considerable et deux moulins a chocolat. La riviere qui les fait
mouvoir forme au-dessus une espece de cascade assez jolie. La vue, du
haut de la montagne du meme nom, ne laisse pas que d'etre belle.
"Le 14, je partis de Boston; mais avant de quitter cette ville, que je
ne devais peut-etre plus revoir, je voulus faire connaissance avec
le beau sexe. Il y a deux fois par semaine une ecole de danse ou les
jeunes personnes s'assemblent pour danser depuis midi jusqu'a deux
heures. J'y fus passer quelques instants. Je trouvai la salle assez
jolie, quoique les Anglais, en abandonnant la ville, eussent casse ou
emporte une vingtaine de glaces. Je trouvai les femmes tres-jolies,
mais tres-gauches en meme temps; il est impossible de danser avec
plus de mauvaise grace, ni d'etre plus mal habillees bien qu'avec un
certain luxe[166].
"Je partis le soir pour Providence et fus coucher a _Deadham,_ ou je
trouvai les sept cents hommes de remplacement qui etaient venus par le
convoi et qui allaient joindre l'armee[167]."
[Note 166: Il est bon de comparer ce jugement a celui que prononca le
prince de Broglie deux ans plus tard, a propos d'une fete donnee a
Boston. (Voir a la fin de ce travail.)]
[Note 167: J'ai dit, d'apres le _Mercure de France,_ que le nombre
exact des recrues etait de 633.]
Cependant, le 10, les regiments de Bourbonnais et de Royal-Deux-Ponts
partirent de Newport pour se rendre a Providence, ou ils arriverent
a dix heures du soir. La journee etait trop avancee pour qu'il fut
possible de marquer le camp, de s'y etablir et de prendre la paille
et le bois necessaires. Le baron de Viomenil, qui conduisait cette
portion de l'armee, obtint pour ce soir-la, des magistrats de la
ville, la disposition de quelques maisons vides ou l'on coucha les
soldats. Le lendemain matin, 11, le regiment de Deux-Ponts alla camper
sur la hauteur qui domine Providence, et les brigades de Soissonnais
et de Saintonge, qui arriverent ce meme jour, s'installerent a sa
gauche.
L'escadre restee a Newport n'avait plus pour la proteger que quatre
cents hommes des recrues arrivees par le _Sagittaire,_ trente hommes
de l'artillerie et mille hommes des milices americaines, le tout sous
le commandement de M. de Choisy.
"Pro
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