celle
que nous appelons l'amble et dont on a beaucoup de peine a les
deshabituer."
Le 16, M. le comte de Rochambeau apprit que l'escadre anglaise
commandee par Arbuthnot etait sortie de New-York. Le 17, elle parut
devant la passe a six lieues au large et y mouilla. Elle y resta
jusqu'au 26 et laissa passer, le 23, six batiments de transport venant
de Boston.
Dans la nuit du 28 au 29 mai 1781, un capitaine d'artillerie M. La
Baroliere, faillit etre assassine par un sergent de sa compagnie, sans
qu'on put savoir la raison de cet attentat. Le meurtrier tenta en vain
de se noyer; il fut juge, eut le poignet coupe et fut pendu. Bien que
frappe de plusieurs coups de sabre, M. la Baroliere se retablit.
M. de Rochambeau recut confidentiellement de son fils l'avis que le
comte de Grasse avait ordre de venir dans les mers d'Amerique en
juillet ou aout pour degager l'escadre de M. de Barras. Tout en lui
conseillant de mettre en surete a Boston cette petite flotte, pendant
qu'il ferait telle ou telle expedition qu'on lui designait, on le
laissait libre de combiner avec le general Washington toute entreprise
qu'ils jugeraient utile et qui pourrait etre protegee par la flotte du
comte de Grasse pendant la courte station que cet amiral avait ordre
de faire dans ces parages[165]. M. de Rochambeau n'eut en consequence
rien de plus presse que de demander au general Washington une entrevue
qui eut lieu le 20 mai a Westerfield, pres de Hartford. Le chevalier
de Chastellux accompagnait M. de Rochambeau. Washington avait avec
lui le general Knox et le brigadier Du Portail. M. de Barras ne put y
venir a cause du blocus de Newport par l'escadre Anglaise.
[Note 165: Il nous parait certain que ce plan avait ete combine et
arrete a la cour de Versailles, et que c'est a M. de Rochambeau, bien
plutot qu'a M. de Grasse, que l'on doit attribuer le merite d'avoir
concentre, par une habile tactique, tous les efforts des forces
alliees sur York. Ce serait donc a lui que reviendrait la plus grande
part de gloire dans le succes de cette campagne, qui decida du sort
des Etats-Unis.]
Le general americain pensait qu'il fallait attaquer immediatement
New-York; qu'on porterait ainsi un coup plus decisif a la domination
anglaise. Il savait que le general Clinton s'etait fort affaibli par
les detachements qu'il avait successivement envoyes dans le Sud, et
il ne croyait pas que la barre de Sandy-Hook fut aussi difficile a
franchir qu'on le disait depu
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