partie la meilleure de leurs defenses.
M. de Choisy avait eu de son cote, le 3, un brillant engagement. Voici
comment Lauzun en parle dans ses _Memoires_:
"M. de Choisy commenca des son arrivee par envoyer promener le
general Weedon et toute la milice, en leur disant qu'ils etaient des
poltrons[201], et en cinq minutes il leur fit presque autant de peur
que les Anglais, et assurement c'etait beaucoup dire. Il voulut des le
lendemain aller occuper le camp que j'avais reconnu. Un moment avant
d'entrer dans la plaine de Glocester, des dragons de l'Etat de
Virginie vinrent tres-effrayes nous dire qu'ils avaient vu des dragons
anglais dehors et que, crainte d'accident, ils etaient venus a toutes
jambes, sans examiner. Je me portai en avant pour tacher d'en savoir
davantage. J'apercus une fort jolie femme a la porte d'une petite
maison, sur le grand chemin; je fus la questionner; elle me dit que
dans l'instant meme le colonel Tarleton sortait de chez elle; qu'elle
ne savait pas s'il etait sorti beaucoup de troupes de Glocester; que
le colonel Tarleton desirait beaucoup _presser la main du duc francais
(to shake hands with the french duke_). Je l'assurai que j'arrivais
expres pour lui donner cette satisfaction. Elle me plaignit beaucoup,
pensant, je crois par experience, qu'il etait impossible de resister a
Tarleton; les troupes americaines etaient dans le meme cas?
[Note 201. Voir _ante_ page 164, note, aussi p. 169.]
"Je n'etais pas a cent pas de la que j'entendis mon avant-garde tirer
des coups de pistolet. J'avancai au grand-galop pour trouver un
terrain sur lequel je pusse me mettre en bataille. J'apercus en
arrivant la cavalerie anglaise, trois fois plus nombreuse que la
mienne[202]. Je la chargeai sans m'arreter. Tarleton me distingua et
vint a moi le pistolet haut. Nous allions nous battre entre les
deux troupes, lorsque son cheval fut renverse par un de ses dragons
poursuivi par un de mes lanciers. Je courus sur lui pour le
Prendre[203]; une troupe de dragons anglais se jeta entre nous deux et
protegea sa retraite; son cheval me resta. Il me chargea une deuxieme
fois sans me rompre je le chargeai une troisieme, culbutai une partie
de sa cavalerie et le poursuivis jusque sous les retranchements de
Glocester. Il perdit un officier, une cinquantaine d'hommes, et je fis
un assez grand nombre de prisonniers."
Dans cette brillante affaire, pendant laquelle M. de Choisy resta en
arriere avec un corps de la milice
|