core en bon etat. Il
faut redoubler notre feu pour les briser et ecreter le parapet; nous
verrons demain si la poire est mure." Cet acte de sang-froid et de
courage modera l'ardeur du baron de Viomenil.[208]
[Note 208: 12 octobre 1181, il y avait a l'hopital de Williamsbourg
quatre cents malades ou blesses et treize officiers, avec defaut
complet de moyens. Il fallait, non-seulement des secours pour
l'ambulance, mais aussi pour M. de Choisy du cote de Glocester. M.
Blanchard deploya dans son service la plus grande activite et le zele
le plus louable; mais il avoua que si le nombre des blesses avait ete
plus grand, il aurait ete dans l'impossibilite de leur faire donner
les soins necessaires.]
[Illustration: Grave par Anna M Lea de Philadelphie ROCHAMBEAU Grave
d'apres un croquis du temps.]
L'attaque des redoutes fut decidee pour le 14 au soir. Le baron de
Viomenil etait marechal de camp de service et M. de Custine brigadier.
Il y avait a la tranchee deux bataillons de Gatinais, deux autres de
Deux-Ponts, et, en outre, des auxiliaires tires des grenadiers de
Saintonge, des chasseurs de Bourbonnais, d'Agenais et de Soissonnais.
Des le matin, M. de Viomenil separa les grenadiers et les chasseurs
des deux regiments de tranchee et en forma un bataillon dont il donna
le commandement a Guillaume de Deux-Ponts en lui disant qu'il croyait
par la lui donner une preuve de sa confiance. Ces paroles remplirent
de joie M. de Deux-Ponts, qui se douta bien de ce qu'on attendait de
lui. Dans l'apres-midi, M. de Viomenil vint prendre cet officier et
l'emmena avec le baron de l'Estrade, lieutenant-colonel de Gatinais,
qu'il lui donna pour second, et deux sergents des grenadiers et
chasseurs du meme regiment, Le Cornet et Foret. Ceux-ci, aussi
braves qu'intelligents au rapport de Guill. de Deux-Ponts, etaient
specialement charges de reconnaitre avec la derniere exactitude le
chemin que l'on devrait suivre pendant la nuit. Ils devaient marcher a
la tete des porte-haches. M. de Deux-Ponts revint ensuite former son
bataillon et le conduisit a l'endroit de la tranchee le plus voisin de
celui d'ou on devait deboucher.
A ce moment M. de Rochambeau vint dans la tranchee et, s'adressant aux
soldats du regiment de Gatinais, il leur dit: "Mes enfants, si j'ai
besoin de vous cette nuit, j'espere que vous n'avez pas oublie que
nous avons servi ensemble dans ce brave regiment d'Auvergne sans
tache, surnom honorable qu'il a merite depuis sa c
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