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erre et etait
depuis plusieurs jours a Williamsbourg.
En arrivant, le duc de Lauzun trouva M. de Custine qui aurait du
diriger ce convoi au lieu de prendre les devants. Pendant qu'il lui
rendait compte de ce qui s'etait passe, les generaux Washington et
Rochambeau, qui etaient a peu de distance sur une corvette, lui firent
dire d'aller a leur bord. Le general Washington dit alors au duc que
lord Cornwallis avait envoye toute sa cavalerie et un corps de troupes
assez, considerable a Glocester. Il craignait qu'il ne fit de ce cote
une tentative de fuite et, pour prevenir cette retraite qui aurait
fait perdre le fruit de toute la campagne, il y avait poste, pour
observer les Anglais, un corps de trois mille miliciens commandes par
le brigadier-general Weedon. Ce general etait un ancien aubergiste que
les evenements avaient rapidement fait parvenir a son grade; mais,
s'il faut en croire Lauzun, c'etait un excellent homme, qui n'aimait
pas la guerre. "La maniere dont il bloquait Glocester etait bizarre.
Il s'etait place a plus de quinze milles des ennemis et n'osait pas
envoyer une patrouille a plus d'un demi-mille du camp." Le general
Washington, qui savait a quoi s'en tenir sous ce rapport, aurait voulu
que Lauzun, dont il estimait le merite et appreciait le courage, prit
le commandement des milices reunies a sa legion de ce cote. Il offrit
au duc d'ecrire a Weedon pour qu'il ne se melat plus de rien, tout en
conservant son rang aux yeux de l'armee. M. de Lauzun ne voulut pas
accepter cette situation equivoque, et, le 25, il se rendit par terre
avec son infanterie aupres du general Weedon pour servir sous ses
ordres. Sa cavalerie, envoyee par M. de Rochambeau, etait deja devant
Glocester.
M. de Lauzun proposa a Weedon de se rapprocher de Glocester et d'aller
le lendemain faire une reconnaissance pres des postes anglais.
Ils partirent en effet avec cinquante hussards. Lauzun s'approcha
suffisamment pour prendre une idee juste de la position des ennemis,
mais le general Weedon, tout en le suivant, ne cessait de repeter
qu'il n'irait plus avec lui.
Lauzun rendit aussitot compte a M. de Rochambeau de ce qu'il avait vu.
Il lui fit savoir qu'il ne devait pas compter sur la milice americaine
et qu'il etait indispensable d'envoyer au moins deux bataillons
d'infanterie francaise de plus. Il lui demanda en outre de
l'artillerie, de la poudre et des vivres, dont il manquait
absolument[198].
[Note 198: Ni Lauzun, ni Choisy,
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