it ces officiers les
assurait qu'ils n'etaient pas a une demi-portee de fusil de la
redoute, et ceux-ci ne la voyaient pas encore. Cela tenait a sa
position au milieu des bois. On s'attendait au moins a des combats
partiels tres-vifs. Le terrain aurait ete tres-favorable a cette sorte
de defense. Mais la place etait tout a fait deserte, et l'on n'eut
qu'a s'y etablir.
M. de Rochambeau fit alors une reconnaissance de la ligne abandonnee.
Il etait accompagne de Guillaume de Deux-Ponts. A trois cents pas des
redoutes, vers la ville, ils virent un ravin profond de vingt-cinq
pieds qui n'etait plus defendu, bien qu'il format autour de la ville
une circonvallation naturelle. Cinquante chasseurs du regiment
de Deux-Ponts vinrent occuper la seconde redoute, tandis que les
Americains s'etablissaient dans la troisieme et la fortifiaient. Ils
en construisirent meme une quatrieme pour relier cette derniere aux
deux autres. Pendant qu'ils executaient ce travail, le canon de
l'ennemi leur tua quatre ou cinq hommes.
Dans la meme matinee du 30, le baron de Viomenil, voulant reconnaitre
les ouvrages ennemis qui etaient a la gauche des Francais, fit avancer
les volontaires de Saint-Simon. Ils se rendirent aisement maitres du
bois place devant eux. Pourtant les postes qu'ils avaient forces a se
replier sur une redoute firent diriger contre eux un feu assez vif de
boulets et de mitraille qui tua un hussard, cassa le bras a un autre
et brisa la cuisse a M. de Bouillet, officier d'Agenais. A la suite de
cette reconnaissance, M. de Rochambeau fit avancer d'un demi-mille le
camp occupe par la brigade de Bourbonnais.
Le 1er octobre, les deux redoutes auxquelles les Americains
travaillaient n'etant point encore finies, les ennemis ne cesserent de
les canonner. Ils ne tuerent que deux hommes et ne purent interrompre
le travail, qui ne fut acheve que le 5. Les Americains n'eprouverent
plus que des pertes insignifiantes, le feu des ennemis s'etant
tres-ralenti pendant les deux derniers jours. Je dois mentionner comme
un fait bizarre la destruction d'une patrouille de quatre soldats
americains, dans la journee du 2, par un seul boulet. Trois de ces
hommes furent tues sur le coup, et le quatrieme gravement blesse[200].
[Note 200. Cr. du Bourg.]
Les Francais ne restaient pas non plus inactifs. Guillaume de
Deux-Ponts faisait des reconnaissances sur tout le front des troupes
et s'assurait que la droite des fortifications de l'ennemi etait la
|