comprend sept acres de terre; elle est
defendue par cent vingt pieces de canon et fortifiee de redoutes. Il
est bati a environ huit milles en remontant sur le bord de la riviere
du Nord. Le general Arnold aurait immediatement envoye a Washington
pour demander du secours et aurait rendu la place avant que ce secours
put arriver: Sir Henry Clinton aurait ensuite pris ses dispositions
pour surprendre le renfort que le general Washington aurait
probablement voulu conduire lui-meme.
"Le succes de ce plan aurait mis fin a la guerre. Quand le general
Arnold fut parvenu a s'echapper, des son arrivee a New-York, il fut
nomme brigadier general par sir Henry. Mais si son projet eut reussi,
il n'y aurait pas eu de rang qui aurait pu payer un aussi important
service." _(Mathew's Narrative._ Voir plus haut, page 103, note.)
Je reviendrai, dans l'_Appendice_, sur cette affaire de la trahison
d'Arnold et du supplice du major Andre qui souleve, meme aujourd'hui,
des discussions relatives aux droits des gens.
On trouvera aussi, a la meme place, une complainte qui eut un instant
la vogue a Paris et a Versailles.]
Malgre la superiorite des forces que l'escadre de Rodney donnait aux
Anglais, soit que Rhode-Island fut tres-bien fortifiee, soit que la
saison fut trop avancee, ils ne formerent aucune entreprise contre les
Francais. Leur inaction permit au comte de Rochambeau de s'occuper de
l'etablissement de ses troupes pendant l'hiver, ce qui n'etait pas
sans difficulte, vu la disette de bois et l'absence de logements.
Les Anglais avaient tout consume et tout detruit pendant leurs trois
ans de sejour dans l'ile. Le comte de Rochambeau, dans cette dure
situation, proposa a l'etat de Rhode-Island de reparer, aux frais de
son armee, toutes les maisons que les Anglais avaient detruites, a
la condition que les soldats les occuperaient pendant l'hiver et que
chacun des habitants logerait un officier, ce qui fut execute. De
cette maniere on ne depensa que vingt mille ecus pour reparer des
maisons qui resterent plus tard comme une marque de la generosite de
la France envers ses allies. Un camp baraque, par la necessite de
tirer le bois du continent, eut coute plus de cent mille ecus, et
c'est a peine si les chaloupes suffisaient a l'approvisionnement du
bois de chauffage.
Le 30 septembre, arriva la fregate _la Gentille_ venant de France par
le Cap. Elle portait M. de Choisy, brigadier, qui avait demande a
servir en Amerique, M. de Thuilli
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