s avec
sir Henry Clinton, pour lui livrer West-Point, et le general anglais
avait confie tout le soin de la negociation a un de ses aides de camp,
le major Andre. Celui-ci manqua une premiere entrevue avec Arnold, le
11 septembre, a Dobb's Ferry. Une seconde fut projetee a bord du sloop
de guerre le _Vautour_, que Clinton envoya a cet effet, le 16, a
Teller's-Point, environ a 15 ou 16 milles au-dessous de West-Point.
La defense de Washington l'ayant empeche de se rendre a bord du
_Vautour_, Arnold se menagea une entrevue secrete avec le major Andre.
Celui-ci quitta New-York, vint a bord du sloop et, de la, avec un
faux passeport, a Long-Clove, ou il vit Arnold le 21 au soir. Ils se
separerent le lendemain.
Mais les miliciens faisaient une garde d'autant plus severe qu'ils
voulaient assurer le retour de Washington. Trois d'entre eux eurent
des soupcons sur l'identite d'Andre, qui, apres son entrevue, s'en
retournait a New-York deguise en paysan: il fut arrete a Tarrytown; on
trouva dans ses souliers tout le plan de la conjuration. Il offrit une
bourse aux miliciens pour le laisser fuir. Ceux-ci refuserent et le
conduisirent a North-Castle, ou commandait le lieutenant-colonel
Jameson. Cet officier rendit compte de sa capture le 23 a son
superieur, le general Arnold, qu'il ne soupconnait pas etre du
complot. Arnold recut la lettre le 25, pendant qu'il attendait chez
lui, avec Hamilton et Mac Henry, aides de camp de Washington et de La
Fayette, l'arrivee du general en chef. Il sortit aussitot, monta sur
un cheval de son aide de camp et chargea celui-ci de dire au general
qu'il allait l'attendre a West-Point; mais il gagna le bord de la
riviere, prit son canot et se fit conduire a bord du _Vautour_.
Washington arriva d'Hartford quelques instants apres le depart
d'Arnold. Ce ne fut que quatre heures plus tard qu'il recut les
depeches qui lui revelerent le complot.
Le major Andre, l'un des meilleurs officiers de l'armee anglaise et
des plus interessants par son caractere et sa jeunesse, fut juge et
puni comme espion. Il fut pendu le 2 octobre. Sa mort, dure necessite
de la guerre, excita les regrets de ses juges eux-memes [147].
[Note: 147: "En septembre eut lieu le supplice du major Andre. Son
plan, s'il n'avait pas ete decouvert, etait qu'a un jour convenu entre
lui et le general Arnold, sir Henry Clinton viendrait mettre le
siege devant le fort _Defiance_; ce fort est reconnu comme presque
imprenable. Son enceinte
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