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Nohant devenait chaque jour plus _brillant_. Nous serions bien heureux si cela pouvait vous donner l'envie d'y venir. Adieu, ma chere maman; je vous embrasse tendrement et vous prie de me donner de vos nouvelles. Pardonnez-moi le long temps que j'ai mis a vous donner des notres. Je suis si occupee en l'absence de mon mari, que je suis forcee de remplacer, que je n'ai pas le courage d'ecrire le soir, et que je vais me coucher bien lasse. Vous saurez que je m'occupe beaucoup de medecine, non pas pour moi, car j'aime peu a y songer, mais pour mes paysans. J'ai fait de tres heureuses cures; mais l'etat a aussi ses desagrements. [1] Pierret, ami de la famille. [2] Hippolyte Chatiron, frere de George Sand. X A LA MEME Nohant, 9 octobre 1826. Ma chere petite maman, Pardonnez-moi d'avoir ete si longue a vous remercier des peines que vous avez prises pour moi. J'ai ete si occupee, si derangee, et vous etes si bonne et si indulgente, que j'espere ma grace. Vous avez bien voulu courir pour vous occuper de ma toilette et de celle de Maurice. Ces emplettes etaient charmantes et font l'admiration _d'un chacun_ dans le pays. Quant a la parure d'or mat, je nomme Casimir pour l'aimable present, et vous pour le bon gout. Il m'a empechee jusqu'a present de vous ecrire, disant qu'il voulait s'en charger. Mais ses vendanges l'occupent a tel point, que je me fais l'interprete de sa reconnaissance. C'est un sentiment que nous pouvons bien avoir en commun. Agreez-la et croyez-la bien sincere. Vous nous avez mande que vous etiez souffrante d'un rhume. Je crains que le froid piquant qui commence a se faire sentir ne contribue pas a le guerir. J'en souffre bien aussi et je commence l'hiver par des douleurs et des rhumatismes. Pour eviter pourtant d'etre aussi maltraitee que l'annee derniere, je me couvre de flanelle, gilet, bas de laine. Je suis comme un capucin (a la salete pres) sous un cilice. Je commence a m'en trouver bien et a ne plus sentir ce froid qui me glacait jusqu'aux os et me rendait toute triste. Ayez aussi bien soin de vous, ma chere maman; a mon tour, je vais vous precher. Maurice, grace a Dieu, annonce une sante robuste. Il est grand, gros et frais comme une pomme. Il est tres bon, tres petulant, assez volontaire quoique peu gate, mais sans rancune, sans memoire pour le chagrin et le ressentiment. Je crois que son caractere sera sensible et aimant, mais que s
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