FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70  
71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   >>   >|  
amie en moi. C'est bon et rare, les amis! Si vous ne changez point, si vous restez toujours ce que je vous ai vu ici, c'est-a-dire honnete, doux, sincere, aimant votre excellente mere, respectant la vieillesse et ne vous faisant pas un amusement de la railler, comme il est aujourd'hui de mode de le faire; si vous demeurez, enfin, toujours etranger aux erreurs que vous m'avez vue detester et combattre chez mes plus proches amis, vous pouvez compter sur cette amitie toute maternelle que je vous ai promise. Mais je vous avertis que j'exigerai plus de vous que des autres. Il en est beaucoup dont la mauvaise education, l'abandon dans la vie ou le caractere ardent sont l'excuse. Avec de bons principes, un naturel paisible, une bonne mere, si l'on se laisse corrompre, on ne merite aucune indulgence. Je connais vos qualites et vos defauts mieux que vous ne les connaissez. A votre age, on ne se connait pas. On n'a pas assez d'annees derriere soi pour savoir ce que c'est que le passe et pour juger une partie de la vie. On ne pense qu'a l'autre qu'on a devant soi, et on la voit bien differente de ce quelle sera! Je vais vous dire ce que vous etes. D'abord l'apathie domine chez vous. Vous etes d'une constitution nonchalante. Vous avez des moyens, vos etudes ont ete bonnes. Je crois que vous auriez un jour une tete "carree", comme disait Napoleon, un esprit positif et une instruction solide, si vous n'etiez pas paresseux. Mais vous l'etes. En second lieu, vous n'avez pas le caractere assez bienveillant en general, et vous l'avez trop quelquefois. Vous etes taciturne a l'exces, ou confiant avec etourderie. Il faudrait chercher un milieu. Remarquez que ces reproches ne s'adressent point a mon fils, a celui que je faisais lire et causer dans mon cabinet, et qui, avec moi, etait toujours raisonnable et excellent. Je parle de Jules Boucoiran, que les autres jugent, dont ils peuvent avoir a se louer ou a se plaindre. Desirant que tous ceux que vous rencontrerez se fassent une idee juste de vous, et voulant vous apprendre a vivre bien avec tous, je dois vous montrer les inconvenients de cet abandon avec lequel vous vous livrez a la sensation du moment: tantot l'ennui, tantot l'epanchement. Vous n'aimez point la solitude. Pour echapper a une societe qui vous deplait, vous en prenez une pire. J'ai su que, pendant mon absence, vous passiez toutes vos soirees a la cuisine, et je vous desapprouve beaucoup. Vous savez si je suis org
PREV.   NEXT  
|<   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   66   67   68   69   70  
71   72   73   74   75   76   77   78   79   80   81   82   83   84   85   86   87   88   89   90   91   92   93   94   95   >>   >|  



Top keywords:

toujours

 

tantot

 

autres

 

abandon

 

beaucoup

 
caractere
 

reproches

 

causer

 

faisais

 

adressent


instruction
 

positif

 

solide

 

paresseux

 

esprit

 

Napoleon

 

auriez

 
carree
 

disait

 

faudrait


etourderie

 

chercher

 

milieu

 

Remarquez

 

confiant

 

bienveillant

 
general
 
quelquefois
 

taciturne

 
echapper

societe

 

deplait

 

prenez

 
solitude
 

sensation

 

moment

 

epanchement

 

desapprouve

 
cuisine
 

soirees


toutes

 

pendant

 

absence

 

passiez

 

livrez

 

lequel

 
peuvent
 
plaindre
 

jugent

 

Boucoiran