partie
fut faite en votre honneur, comme ceux de _Victoire, Sophie,
Antoinette_, que vous connaissez. Aglae[2] etait tres bien quand nous
sommes passes la premiere fois; a notre retour, elle etait dans ses
crises. Elle avait pris Maurice en grippe, bien qu'il fut fort
tranquille. Moi, je n'etais pas trop rassuree et j'ai renvoye le petit
aussitot apres diner, sous pretexte qu'il etait fatigue.
J'ai ete voir le couvent de Saint-Joseph du haut en bas. Nous avons
dine tous ensemble, pris des glaces, etc. Clermont est une ville
agreable, situee dans un des plus beaux pays de la terre. Madame Defos
est parfaitement logee, sur une place immense, en face des beaux
coteaux de la Limagne et du Puy-de-Dome, qui s'eleve comme un geant a
l'horizon. La maison qu'elle habite est une des plus belles de la
ville et passerait pour belle, meme a Paris. Je pense que vous serez
bien aise d'apprendre ces details et de savoir votre tante dans une
position douce et agreable. Elle serait heureuse sans le fardeau
qu'elle supporte avec tant de patience et de douceur. Elle en est sur
les dents. C'est un enfant acariatre qu'il faut endurer tout le jour
et veiller la nuit; elle se sacrifie a l'interet de ce malheureux
enfant, qui ne peut pas lui en savoir gre, avec une resignation et une
tendresse dont le coeur d'une mere est seul capable.
Nous avons beaucoup couru au Mont-Dore, aux environs, a Clermont, a
Pontgibaud, ou sont les mines de plomb, a Aubusson, ou sont les belles
manufactures de tapis. Enfin ce que nous avons fait en peu de temps
est remarquable. J'ai pris la douche, j'ai ete au bal, j'ai galope a
cheval, j'ai verse en voiture, et je pourrais faire une tres longue
relation de ce court voyage; mais je vous en epargne l'ennui.
Je me borne a vous dire, ma chere maman, que tout le monde se porte a
merveille, gendre, fille et petit-fils. J'ai un appetit effrayant et
j'ai pris l'habitude de dormir, que je trouve tres agreable.
[1] Fille de M. Defos.
[2] Autre fille de M. Defos.
XVII
A M. CARON, A PARIS
Nohant, 22 novembre 1827.
Il y a bien longtemps, mon bon ami, que je veux vous ecrire, et ma
mauvaise sante, de jour en jour plus detraquee, m'empeche de faire
rien qui vaille, de m'appliquer meme au travail qui m'est le plus
agreable, c'est-a-dire de m'entretenir avec les gens que j'aime. Au
lieu de cela, il faut m'ennuyer en ceremonies depuis une semaine avec
des gens occupes de po
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