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est que sa derniere lettre (qui m'est arrivee a peu pres en meme temps que la votre) qui me l'a apprise. J'etais fort contrariee, je vous assure, de ne savoir ou vous etiez. Je suis enfin bien heureuse de vous savoir installee de nouveau a Paris, bien portante et avec la societe de votre enfant[1]. Embrassez-le bien de ma part, je vous en prie et gardez-le le plus longtemps possible; car j'ai bien envie de le voir. A cet egard, je ne sais pas du tout quand j'aurai le bonheur de vous embrasser. Je crois que je ferai tranquillement mes couches ici, ou je serai plus commodement et plus economiquement pour passer les premiers mois de ma nourriture. Si nos affaires nous le permettent, je fais le projet d'aller passer, cet hiver, quelque temps pres de vous. Ma sante est assez bonne, quoique, depuis quelques semaines, je souffre beaucoup de l'estomac. En ne mangeant pas, j'y echappe. Cela me coute fort, car j'ai des faims tres exigeantes, que je ne puis satisfaire sans les payer de plusieurs jours de souffrance et de diete. Je ne suis pas tres forte, et la moindre course en voiture me fatigue beaucoup. A cela pres, je vais bien. Je suis si grosse, que tout le monde pense que je me suis trompee dans mon calcul et que j'accoucherai tres prochainement: je ne crois pourtant pas que ce soit avant deux mois. Casimir me charge de vous dire qu'il est tres mecontent de l'inexactitude de M. Puget a votre egard. Il ne peut vous adresser a M. Lambert, qui n'est plus notaire et qui n'habite plus Paris. Il chargera de vos affaires, des le prochain trimestre, une personne sure et parfaitement exacte. J'ai vu Leontine un instant. Elle se portait bien. Je vais la chercher demain pour quelques jours. Adieu, ma chere maman; reposez-vous bien de vos fatigues, afin que je puisse aussi vous recevoir. Ce ne sera jamais assez tot, au gre de mon impatience. Je vous embrasse tendrement; Casimir et Maurice se joignent a moi. Le cher pere est tres occupe de sa moisson. Il a adopte une maniere de faire battre le ble qui termine en trois semaines les travaux de cinq a six mois. Aussi il sue sang et eau. Il est en blouse, le rateau a la main, des le point du jour. Les ouvriers sont forces de l'imiter; mais ils ne s'en plaignent pas, car le vin de pays n'est point menage pour eux. Nous autres femmes, nous nous installons sur les tas de ble dont la cour est remplie. Nous lisons, nous travaillons beaucoup, nous songeons fort peu a sortir. Nous fa
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