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ouvement extraordinaire; le village avait pris un air de fete; on marchait par bandes; chacun avait ses beaux habits des dimanches, et, ce qui m'etonna plus encore, tous les anes du pays y etaient rassembles. Chaque ane avait un maitre que le tenait par la bride; ils etaient tous peignes, brosses; plusieurs avaient des fleurs sur la tete, autour du cou, et aucun n'avait ni bat ni selle. "C'est singulier! pensai-je. Il n'y a pourtant pas de foire aujourd'hui. Que peuvent faire ici tous mes camarades, nettoyes, pomponnes? Et comme ils sont dodus! On les a bien nourris cet hiver." En achevant ces mots, je me regardai; je vis mon dos, mon ventre, ma croupe, maigres, mal peignes, les poils herisses, mais je me sentais fort et vigoureux. "J'aime mieux, pensai-je, etre laid, mais leste et bien portant; mes camarades, que je vois si beaux, si gras, si bien soignes, ne supporteraient pas les fatigues et les privations que j'ai endurees tout l'hiver." Je m'approchai pour savoir ce que voulait dire cette reunion d'anes, lorsqu'un des jeunes garcons qui les tenaient m'apercut et se mit a rire. --Tiens! s'ecria-t-il; voyez donc, camarades, le bel ane qui nous arrive. Est-il bien peigne! --Et bien soigne, et bien nourri! s'ecria un autre. Vient-il pour la course? --Ah! s'il y tient, faudra le laisser courir, dit un troisieme; il n'y a pas de danger qu'il gagne le prix. Un rire general accueillit ces paroles. J'etais contrarie, mecontent des plaisanteries betes de ces garcons, pourtant j'appris qu'il s'agissait d'une course. Mais quand, comment devait-elle se faire? C'est ce que je voulais savoir, et je continuai a ecouter et a faire semblant de ne rien comprendre de ce qu'ils disaient. --Va-t-on bientot partir? demanda un des jeunes gens. --Je n'en sais rien, on attend le maire. --Ou allez-vous faire courir vos anes? dit une bonne femme qui arrivait. _Jeannot:_--Dans la grande prairie du moulin, mere Tranchet. _Mere Tranchet:_--Combien etes-vous d'anes ici presents? _Jeannot:_--Nous sommes seize sans vous compter, mere Tranchet. Un nouveau rire accueillit cette plaisanterie. _Mere Tranchet:_ riant.--Tiens, t'es un malin, toi. Et que doit gagner le premier arrive? _Jeannot:_--D'abord l'honneur, et puis une montre d'argent. _Mere Tranchet:_--Je serais bien aise d'etre une bourrique pour gagner la montre; je n'ai jamais eu de quoi en avoir une. _Jeannot:_--Ah bien! si vous aviez amene un bourr
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