FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33  
34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   >>   >|  
des objets qui s'offroient a mes yeux, je ne m'arretai pas long tems a ces reflexions philosophiques. J'entrai dans la campagne sans trop scavoir ou je tournerois mes pas, me sentant egalement attire de tous cotes par des beautes nouvelles, et pouvant a peine me donner le loisir d'en considerer aucune en particulier. Je me determinai enfin a suivre une charmante riviere qui serpentoit dans la plaine. Cette riviere etoit bordee d'un gazon le plus beau, le plus riant, le plus tendre qu'on puisse imaginer, et ce gazon etoit embelli de mille fleurs de differente espece. Elle arrosoit une prairie d'une beaute admirable, dont l'herbe et les fleurs parfumoient l'air d'une odeur exquise, et si en serpentant elle sembloit quelquefois retourner sur ses pas, c'est sans doute parce qu'elle avoit un regret sensible de quitter un si beau lieu. La prairie etoit ornee dans toute son etendue de bosquets delicieux, places dans de justes distances pour plaire aux yeux, et comme si la nature aimoit aussi quelquefois a imiter l'art, comme l'art se plait toujours a imiter la nature, j'appercus dans quelques endroits des especes de desseins reguliers formes de gazon, de fleurs et d'arbrisseaux qui faisoient des parterres charmans; mais la riviere elle-meme sembloit epuiser toute mon admiration. L'eau en etoit plus claire et plus transparente que le crystal. Pour peu qu'on voulut preter l'oreille, on entendoit ses ondes gemir tendrement, et ses eaux murmurer doucement; et ce doux murmure se joignant au chant melodieux des cygnes, qui sont la fort communs, faisoit une musique extremement touchante. Au lieu de sable on voyoit briller au fond de la riviere des nacres de perle, et mille pierres precieuses; et on distinguoit sans peine dans le sein de l'onde un nombre infini de poissons dores, argentes, azures, pourpre, qui pour rendre le spectacle plus aimable, se plaisoient a faire ensemble mille agreables jeux. C'est pourtant dommage, dis-je tout bas, qu'on ne puisse point passer d'un bord a l'autre pour joueir egalement des deux cotes de la riviere. Le croira-t-on? Sans doute; car j'ai bien d'autres merveilles a raconter. a peine donc eus-je prononce tout bas ces paroles, que j'appercus a mes pieds un petit batteau fort propre. Je connoissois trop par mes lectures l'usage de ces batteaux, pour hesiter d'y entrer. J'y descendis en effet, et dans le moment je fus porte a l'autre bord de la riviere. Que les incredules osent apres cela faire val
PREV.   NEXT  
|<   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33  
34   35   36   37   38   39   40   41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   >>   >|  



Top keywords:

riviere

 

fleurs

 
prairie
 

puisse

 

appercus

 

quelquefois

 

sembloit

 

imiter

 

nature

 

egalement


agreables
 

ensemble

 

nombre

 

precieuses

 

distinguoit

 

infini

 

pourpre

 

rendre

 

spectacle

 

plaisoient


pierres

 

aimable

 

argentes

 

azures

 

poissons

 

joignant

 

melodieux

 

cygnes

 

murmure

 
tendrement

murmurer

 
doucement
 

arretai

 

voyoit

 

briller

 

nacres

 

touchante

 

communs

 

faisoit

 

musique


extremement

 

batteaux

 

hesiter

 

objets

 

lectures

 

connoissois

 

batteau

 
propre
 

entrer

 

descendis