et qu'un bataillon du genie, sous les
ordres de M. Desandroins.
XI
Des le 12 avril tout etait pret pour mettre a la voile, et le 15,
les vents etant au nord, tout le convoi mouilla dans la rade de
Bertheaume. Le lendemain, au moment ou la flotte levait l'ancre,
les vents tournerent a l'ouest et le convoi recut ordre de rentrer.
Jusqu'au 1er mai, les vents furent variables, mais generalement
diriges de l'ouest. Ils etaient favorables au depart de l'escadre de
l'amiral Graves, forte de onze vaisseaux, en rade de Plymouth, tandis
qu'ils s'opposaient au depart des troupes francaises. Enfin le 2 mai,
a quatre heures du matin, M. de Ternay profita habilement d'un bon
vent de nord-est pour faire appareiller. Il prit la tete de l'escadre
avec le _Duc de Bourgogne_, le _Neptune_ et le _Jazon_. Apres avoir
passe le goulet et pris le large, l'escadre et le convoi firent route
vers le sud, traverserent heureusement le passage du Raz, et, s'etant
rallies, se mirent en ordre de marche.
Cette sortie n'avait point ete observee par l'ennemi. L'escadre etait
en bonne route et sur le point de doubler le Cap, lorsque, trois jours
apres son depart, les vents devinrent contraires et la retinrent
pendant quatre jours dans le golfe de Gascogne. La _Provence_ perdit
deux mats. Son capitaine demanda a relacher; mais M. de Ternay ne
jugea pas qu'il dut en etre ainsi et il fit reparer cette avarie aussi
bien que possible. Ce ne fut que du 15 au 16 mai que l'escadre et le
convoi decaperent par un vent de nord-est[126].
[Note 126: Le 15, le cutter le _Serpent_ fut renvoye en France pour
porter cette nouvelle.]
La flotte anglaise etait sortie a la faveur du meme vent qui avait
d'abord pousse les vaisseaux francais hors de Brest. La tempete
l'avait arretee avant qu'elle fut sortie de la Manche et l'avait
forcee a rentrer au port. Le convoi francais put donc prendre quelque
avance.
Apres la tourmente essuyee dans le golfe de Gascogne, le chevalier de
Ternay se decida a prendre la route du sud, la meme qu'avait suivie
l'annee precedente l'amiral d'Estaing. Celle de l'ouest etait plus
directe, mais moins sure, a cause des rencontres que l'on pouvait y
faire et de la variabilite des vents. Par le sud, on profitait au
contraire des vents alizes. Un climat plus doux etait plus favorable
a la sante de l'equipage et des troupes. On avait moins de chances
de rencontrer l'ennemi. Enfin les vents du sud, qui regnent le
plus ordinairement pe
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