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ur de nous. Auguste etait au milieu, chacun demandant ce qu'il y avait, et s'enfuyant a son approche. La grand'mere fut la premiere a dire: --Il faut laver ce pauvre garcon, et voir s'il n'a pas quelque blessure. --Mais comment le laver? dit le papa de Pierre. Il faut appreter un bain. --Je m'en charge, moi, dit le pere d'Auguste. Suis-moi, Auguste; je vois a ta demarche que tu n'as ni blessure ni contusion. Viens a la mare, tu vas te plonger dedans, et, quand tu auras fait partir la boue, tu te savonneras et tu acheveras de te nettoyer. L'eau n'est pas froide dans cette saison. Pierre voudra bien te preter du linge et des habits. Et il se dirigea vers la mare. Auguste avait peur de son pere, il fut bien oblige de le suivre. J'y courus pour assister a l'operation, qui fut longue et penible; cette boue, collante et grasse, tenait a la peau, aux cheveux. Les domestiques s'etaient empresses d'apporter du linge, du savon, des habits, des chaussures. Les papas aiderent a lessiver Auguste, qui sortit de la presque propre, mais grelottant et si honteux, qu'il ne voulut pas se faire voir, et qu'il obtint de son pere de l'emmener tout de suite chez lui. Pendant ce temps, chacun desirait savoir comment cet accident avait pu arriver. Pierre et Henri leur raconterent les deux chutes. --Je crois, dit Pierre, que les deux ont ete amenees par Cadichon, qui n'aime pas Auguste. Cadichon a mordu la queue de mon poney, ce qu'il ne fait jamais quand l'un de nous est dessus; il l'a force a aller ainsi au grand galop; le cheval a rue, et c'est ce qui a fait tomber Auguste. Je n'etais pas la a la seconde chute, mais, a l'air triomphant de Cadichon, a ses braiments joyeux et a l'attitude qu'il a encore maintenant, il est facile de deviner qu'il a jete expres dans la boue cet Auguste qu'il deteste. --Comment sais-tu qu'il le deteste? demanda Madeleine. --Il le montre de mille manieres, repondit Pierre. Te souviens-tu comme il l'a attrape par le fond de son pantalon, comme il le tenait pendant que nous lui passions son habit? J'ai bien regarde sa physionomie pendant ce temps, il avait en regardant Auguste, un air mechant que je ne lui vois qu'avec les gens qu'il deteste. Nous autres, il ne nous regarde pas de meme. Avec Auguste, ses yeux brillent comme des charbons; il a, en verite, le regard d'un diable. N'est-ce pas, Cadichon, ajouta-t-il en me regardant fixement, n'est-ce pas, Cadichon, que j'ai bien devine, que tu detestes A
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