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de maladies incurables. La medecine avancee commence a le croire; moi, je l'ai toujours cru, et je me dis que c'est un devoir envers l'avenir, envers l'humanite, de vouloir guerir. J'ai eu, il y a quatre ans, une fievre typhoide: il m'est reste une maladie de l'estomac qui a dure trois ans et qui etait qualifiee de _chronique_. M'en voila guerie, mais aussi je l'ai voulu. Et, pourtant, croyez bien que je pourrais dire avec vous: _Ma vie a ete triste!_ Elle a ete, elle sera toujours pleine d'atroces dechirements, et mon fonds de gaiete interieure ne me preserve pas des accablements complets. J'ai perdu, l'ete dernier, mon petit Marc, l'enfant de Maurice et de sa gentille compagne, la fille de Calamatta. Le pauvre petit avait un an, il etait ne le 14 juillet; le jour de son premier anniversaire, son agonie a commence. Il etait joli et intelligent deja. Quelle douleur! nous n'en sommes pas encore revenus; et, pourtant, je demande, je _commande_ un autre enfant; car il faut aimer, il faut souffrir, il faut pleurer, esperer, creer, _etre_; il faut vouloir enfin, dans tous les sens, divin et naturel. Mes pauvres enfants ne me repondent encore que par des larmes; ils ont trop aime ce premier enfant, ils craignent de ne pas aimer le second; ce qui prouve, helas! qu'ils l'aimeront trop encore! mais peut-on se dire qu'on limitera les elans du coeur et des entrailles? Vous me dites, ami, que vous me comparez quelquefois a la France; je sens du moins que je suis Francaise, a cette conviction souveraine, qu'il ne faut pas compter les chutes, les blessures, les vains espoirs, les cruels ecrasements de la pensee, mais qu'il faut toujours se relever, ramasser, rassembler les lambeaux de son coeur accroches a toutes les ronces du chemin, et aller toujours a Dieu avec ce sanglant trophee. Me voila loin de mon sermon sur la sante; pourtant, j'y reviens naturellement. Votre vie est precieuse, quelque brisee ou dechiree qu'elle soit. Faites donc tout au monde pour _nous_ la garder. Adieu, ami; je vous aime. Maurice aussi, lui! GEORGE SAND. DLXXXIV A SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLEON (JEROME) A PARIS Palaiseau, 7 fevrier 1865. Voila votre victoire annoncee dans les journaux, mon grand ami! C'est un beau soleil d'Austerlitz que ce jour brumeux de fevrier. Il ne fera pas brailler tant de trompettes, mais on en celebrera plus longtemps l'anniversaire. C'est votre oeuvre, on le saura et on
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