t-on, quand vous
les avez vues, ouvert le _galgal_ de Lockmariaker et deblaye le dolmen
aupres de Plouharnel? Ces gens-la ecrivaient, puisqu'il y a des pierres
couvertes d'hieroglyphes, et ils travaillaient l'or tres bien, puisqu'on
a trouve des torques [1] tres bien faconnees.
Mes enfants, qui sont, comme moi, vos grands admirateurs, vous envoient
leurs compliments, et je vous embrasse au front, puisque Sainte-Beuve a
menti.
G. SAND.
[1] Colliers gaulois.
DCXIV
A M. NOEL PARFAIT, A PARIS
Nohant, 28 septembre 1866.
Mon parrain,
Votre filleule devouee vous demande un service: c'est de lire le
manuscrit (ci-joint) de madame Therese Blanc, qui est une personne de
talent et de merite, tout a fait digne de votre interet (la femme) et de
votre attention (le livre).
Si vous en rendez bon compte a MM. Levy, ils le publieront, et il y aura
justice a donner un jeune et gracieux esprit, deja solide, le moyen de
se faire connaitre et la confiance pour s'exercer. Vous n'aurez donc pas
d'ennui a lire son ouvrage, et le service que je vous demande n'est pas
un acte de penible devouement.
A vous de coeur.
G. SAND.
DCXV
A MADEMOISELLE MARGUERITE LHUILLIER,
A LA BOULAINE (NIEVRE)
Nohant, 8 octobre 1866.
Ou es-tu, ma chere bonne petite Margot? J'esperais recevoir ici de tes
nouvelles, en revenant de ton pays de Bretagne, ou j'ai passe quelques
jours avec mes enfants. Ton silence m'inquiete. Je n'ai pas ton adresse
au juste. Dois-je attendre que tu me la donnes? Ne crains pas que je la
repande. Je peux ecrire sous le couvert d'Alexandrine. Enfin, dis-moi
que tu n'es pas malade et pas triste. Tu sais qu'au moindre spleen
serieux, il faut venir a moi; qu'il y a Nohant, Gargilesse, Palaiseau
et Paris, mes quatre domiciles a ton service, et moi, enchantee de te
distraire et de te soigner.
Un mot de toi, chere enfant! ne me laisse pas dans l'inquietude.
Dis-moi si cette campagne est assez installee pour toi I'hiver, et si
Alexandrine s'y habitue. Je t'embrasse de tout mon coeur, et je t'envoie
les amities de mes enfants.
Amities a Alexandrine aussi.
DCXVI
A GUSTAVE FLAUBERT, A CROISSET
Nohant, lundi soir, octobre 1866.
Cher ami,
Votre lettre m'est revenue de Paris. Il ne m'en manque pas, j'y tiens
trop pour en laisser perdre. Vous ne me parlez pas inondations, je pense
donc
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