aisir.
J'ai vu madame Arnould-Plessy, qui m'a chargee de t'embrasser. Dumas
se marie decidement avec madame Narishkine. Je vas me remettre a
_Mont-Reveche_ et faire planter mon jardin. Rien de nouveau d'ailleurs.
Je n'ai pas eu le courage d'aller voir ta maman et je n'ai pas voulu
la faire venir, souffrante et par ce temps de Siberie. Il faut laisser
passer ca. Je me payerai de ne pas faire de visites de jour de l'an, et
on ne m'en fera pas, Dieu merci. Je plaindrais ceux qui en auraient le
courage!
On me dit qu'a Palaiseau l'hiver se fait plus _a la fois_ que chez nous
et que les gelees de mai, si desastreuses dans le Berry, sont tout a
fait exceptionnelles. C'est ce qui m'explique que les environs de Paris
ont presque toujours des fruits. Au reste, nous verrons bien.
Je te _bige_ quatorze mille fois; donnes-en un peu a ton Bouli. Je ne
veux pas encore m'interesser au _roman antediluvien_. Je veux qu'il
pense a sa piece, c'est la grosse affaire. Ca reussira ou non, mais ca
doit etre _tente_.
DLXXVII
A M. PHILIBERT AUDEBRAND
Paris, 23 decembre 1864.
Je viens, monsieur, vous demander un leger service, votre bienveillance
ne me le refusera pas.
Pour beaucoup de raisons qui ne vous interesseraient nullement et qui
seraient longues a dire, il m'importe personnellement de ne pas laisser
publier trop d'erreurs sur mon compte. On vous a completement trompe en
vous disant que je faisais batir _des villas_. Ma position est des plus
modestes et je n'ai pu seulement avoir l'idee qu'on me prete.
Comme la chose par elle-meme est bien peu interessante pour le public,
ayez l'obligeance d'ecrire vous-meme deux lignes de rectification. Je
vous en serai reconnaissante.
GEORGE SAND.
DLXXVIII
A M. FRANCIS MELVIL, A PARIS
Paris, 23 decembre 1864.
Monsieur,
J'ai recu ces jours-ci votre lettre du 7 novembre, apres une absence
de six semaines et plus. Tout ce que je peux faire pour vous, c'est
d'engager la personne chargee dans la maison Levy de l'examen des
manuscrits, a prendre connaissance du votre le plus tot possible. Quant
a influencer le jugement d'un editeur sur les conditions de succes d'un
ouvrage, c'est la chose impossible. Ils vous repondent avec raison, que,
ayant a faire _les frais_ de la publication, ils sont seuls juges _du
debit_. Ce sont la des raisons prosaiques, mais si positives, que,
apres avoir essaye _plusieur
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