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ain deux ans. J'espere neanmoins qu'il ne s'en apercevra pas, a en juger par celui de Nohant, qu'il trouve trop court a son gre. D'ailleurs, nous ne voyagerons que le jour et en poste. Nous sommes donc dans l'horreur des paquets. Nous emmenons Fanchou[2], et Vincent[3], qui est fou de joie de voyager sur le siege de la voiture. Pour moi, je suis enchantee de revoir les Pyrenees, dont je ne me souviens guere, mais dont on me fait de si belles descriptions. Ne manquez pas de nous donner de vos nouvelles: car il semble qu'on soit plus inquiet quand on est plus eloigne. Adieu, ma chere maman, je vous embrasse tendrement et vous desire une bonne sante et du plaisir surtout; car, chez vous comme chez moi, l'un ne va guere sans l'autre. Maurice est grand comme pere et mere et beau, comme un Amour. Casimir vous embrasse de tout son coeur. Pour moi, je me porte tres bien, sauf un reste de toux et de crachement de sang qui passeront, j'espere, avec les eaux. Nous resterons deux mois au plus aux eaux; de la, nous irons a Nerac chez le papa[4], ou nous demeurerons tout l'hiver. Au mois de mars ou d'avril, nous serons a Nohant, ou nous vous attendrons avec ma tante et Clotilde. [1] Clotilde Dache, nee Marechal, cousine de George Sand. [2] Femme de chambre. [3] Cocher [4] Le baron Dudevant, beau-pere de George Sand. VI A LA MEME Bagneres, 28 aout 1825. Ma chere petite maman, J'ai recu votre aimable lettre a Cauterets, et je n'ai pu y repondre tout de suite pour mille raisons. La premiere, c'est que Maurice venait d'etre serieusement malade, ce qui m'avait donne beaucoup d'inquietude et d'embarras. Il est parfaitement gueri depuis quelques jours que nous sommes ici et que nous avons retrouve le soleil et la chaleur. Il a repris tout a fait appetit, sommeil, gaiete et embonpoint. Aussitot qu'il a ete hors de danger, j'ai profite de sa convalescence pour courir les montagnes de Cauterets et de Saint-Sauveur, que je n'avais pas eu le temps de voir. Je n'ai donc pas eu une journee a moi pour ecrire a qui que ce soit; tout le monde m'en veut et je m'en veux a moi-meme. Mais, apres avoir fait, presque tous les jours, des courses de huit, dix, douze et quatorze lieues a cheval, j'etais tellement fatiguee, que je ne songeais qu'a dormir, encore quand Maurice me le permettait. Aussi j'ai ete fort souffrante de la poitrine, et j'ai eu des toux epouvantables; mais je ne me sui
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