irent les trois provinces de New-York, de
New-Jersey et de Delaware (1674). Charles II donna la Caroline, plus
tard partagee en deux provinces, a plusieurs lords anglais, et ceda de
meme a William Penn le territoire qu'il appela de son nom Pensylvanie
(1682). La Nouvelle-Ecosse, Terre-Neuve et la baie d'Hudson furent
occupes en 1713, a la suite du traite d'Utrecht, qui enlevait ces
contrees aux Francais; enfin la Georgie recevait en 1733 ses premiers
etablissements.
Toutes ces colonies se developperent avec une telle rapidite qu'a
l'epoque de la guerre de l'Independance, c'est-a-dire apres un peu
plus d'un siecle, elles comptaient plus de deux millions d'habitants.
Mais, composees d'elements tres-divers et dont nous etudierons bientot
la nature, fondees a des epoques differentes et sous des influences
variables, elles etaient loin d'avoir une population homogene et une
organisation uniforme. Ainsi, tandis que le Maryland, la Virginie,
les Carolines et la Georgie, au sud, etaient administrees par une
aristocratie puissante, maitresse de vastes domaines qu'elle faisait
exploiter par des esclaves et qu'elle transmettait suivant les
coutumes anglaises, au nord, la Nouvelle-Angleterre possedait
l'egalite civile la plus parfaite et etait regie par des constitutions
tout a fait democratiques. Mais toutes ces colonies avaient les
institutions politiques fondamentales de l'Angleterre, et exercaient
par des representants nommes a l'election les pouvoirs legislatifs.
Toutes aussi etaient divisees en communes, qui formaient le comte; en
comtes, qui formaient l'Etat. Les communes decidaient librement de
leurs affaires locales, et les comtes nommaient des representants aux
assemblees generales des Etats.
La Virginie, New-York, les Carolines, la Georgie, New-Hampshire et
New-Jersey recevaient bien des gouverneurs nommes par le roi;
mais ceux-ci ne possedaient que le pouvoir executif: les colonies
exercaient toujours le droit de se taxer elles-memes. C'est librement
et sur la demande des gouverneurs qu'elles votaient les subsides
necessaires a la mere patrie, et il faut reconnaitre qu'elles lui
payaient un lourd tribut. Outre les subsides extraordinaires les
colons payaient en effet un impot sur le revenu; tous les offices,
toutes les professions, tous les commerces etaient soumis a des
contributions proportionnees aux gains presumes. Le vin, le rhum et
les liqueurs etaient taxes au profit de la metropole qui recevait
aussi des pr
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