nt-ils attaquer
a l'improviste Sainte-Croix et Port-Royal, en Acadie, qu'ils
detruisirent. En 1621, le roi d'Angleterre Jacques Ier accorda au
comte de Stirling la concession de toute la partie orientale et
meridionale du Canada, sous le pretexte que tout ce pays n'etait
habite que par des sauvages. Mais les colons francais n'etaient
nullement disposes a se laisser ainsi depouiller, et Charles Ier dut
restituer a la France, deux ans apres, le territoire dont Guillaume de
Stirling n'avait pris possession que pour la forme.
En 1629, 1634 et 1697, l'Acadie et une partie du Canada furent
encore successivement enlevees puis rendues aux Francais, jusqu'a ce
qu'enfin, par le traite d'Utrecht, 1713, l'Angleterre fut mise en
possession definitive du territoire conteste.
Les Anglais ne devaient pas s'en tenir a ce succes. Il ne fit que les
encourager a perseverer dans leur projet de conquerir le Canada tout
entier. De leur cote les Francais, malgre l'abandon dans lequel les
laissait la mere patrie, leur resisterent avec courage et trouverent
generalement, pour les soutenir dans la lutte, de puissants
auxiliaires dans les naturels, qu'ils n'avaient cesse de traiter avec
douceur et loyaute.
Cependant le Canada, malgre les attaques incessantes dont il etait
l'objet, vers le sud, de la part des Anglais, devenait florissant. Le
Saint-Laurent etait pour les vaisseaux de France une retraite commode
et sure. Le sol, autrefois inculte, s'etait fertilise sous les efforts
de plusieurs milliers d'habitants. L'on s'apercut bientot que les lacs
se deversaient aussi par le sud dans de grands fleuves inexplores.
Il y avait de ce cote d'importantes decouvertes a faire. La gloire en
etait reservee a Robert de La Salle.
Deja en 1673, le P. jesuite Marquet et le sieur Joliet, avaient
ete envoyes par M. de Frontenac, gouverneur du Canada, et avaient
decouvert a l'ouest du lac Michigan le Mississipi. Plus tard, en 1679
et 1680, le pere Hennequin, recollet, accompagne du sieur Dacan, avait
remonte ce fleuve jusque vers sa source au saut Saint-Antoine.
De La Salle, homme resolu et energique, muni des pouvoirs les plus
etendus, que lui avait accordes le ministre de la marine, Seignelay,
partit en 1682 de Quebec. Il se rendit d'abord chez les Illinois, ou,
du consentement des Indiens, il construisit un fort. Pendant qu'une
partie de ses hommes remontaient le Mississipi en suivant la route
du P. Hennequin, il descendit lui-meme ce fleuve jusqu
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