exclusivement colonial. Mais sa marine etait presque ruinee. Elle
ne pouvait donc secourir ses colons. L'Angleterre ne lui laissa pas
d'ailleurs la liberte d'en agir ainsi. L'or donne par Pitt au roi de
Prusse Frederic II alluma la guerre continentale connue sous le nom de
guerre de Sept Ans. Ainsi forcee de combattre sur terre et sur mer, la
France fit de vigoureux efforts. Malheureusement les generaux que le
caprice de Mme de Pompadour placait a la tete des armees etaient tout
a fait incapables, ou portaient dans les camps les querelles et les
intrigues de la cour. Aussi les resultats de cette guerre furent-ils
desastreux.
Memes revers au Canada que dans les Indes orientales. Les marquis de
Vaudreuil et de Montcalm enlevent les forts Oswego et Saint-Georges,
sur les lacs Ontario et Saint-Sacrement (1756). Montcalm remporte meme
une victoire signalee sur les bords du lac Champlain, a _Ticonderoga_
(1758); mais il ne peut empecher la flotte de l'amiral Boscawen de
prendre Louisbourg, le cap Breton, l'ile Saint-Jean et de bloquer
l'entree du Saint-Laurent, pendant que l'armee anglo-americaine
detruit les forts de l'Ohio et coupe les communications entre la
Louisiane et le Canada.
En 1759, Montcalm et Vaudreuil n'avaient que cinq mille soldats a
opposer a quarante mille. Ils etaient en outre prives de tous secours
de la France, soit en hommes, en argent ou en munitions. Les Anglais
assiegent Quebec. La ville est tournee par une manoeuvre audacieuse du
general Wolff. Montcalm est blesse a mort. Le general anglais tombe
de son cote et expire content en apprenant que ses troupes sont
victorieuses. Vaudreuil lutte quelque temps encore. C'est en vain. Le
Canada est definitivement perdu pour la France.
Un habile ministre, le seul homme qui dans ces temps de desordre et de
corruption prenne a coeur les interets de sa patrie, Choiseul, arrive
au pouvoir, appele par la faveur de Mme de Pompadour. Son premier acte
est de lier comme en un faisceau, par un traite connu sous le nom de
_Pacte de famille_ (15 aout 1761), toutes les branches regnantes de la
maison de Bourbon, ce qui donnait de suite a la France l'appui de la
marine espagnole. Celle-ci, immediatement en butte aux attaques de
l'Angleterre, essuya de grandes pertes.
Cependant toutes les nations de l'Europe etaient epuisees par cette
guerre, qui avait fait perir un million d'hommes. La France y avait
depense pour sa part treize cent cinquante millions. Par le traite
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