de hater
l'envoi des renforts et des secours promis. Ces renforts n'arrivent
pas; mais en revanche on apprend que la flotte de l'amiral de Grasse,
apres avoir pris Tabago et tenu Rodney en echec, s'avance avec 3,000
hommes tires des colonies sous les ordres du marquis de Saint-Simon,
pour forcer la baie de Chesapeak defendue par Graves, et bloquer
dans Yorktown Cornwallis, que La Fayette poursuit dans sa marche
retrograde.
Les camps sont leves devant New-York, et tandis que le comte de
Barras, malgre son anciennete de grade, va se mettre avec un noble
desinteressement sous les ordres de de Grasse, les generaux allies se
dirigent a marche forcee vers la Virginie. C'est vers Yorktown que,
pleins de confiance desormais dans le nombre et la bravoure de leurs
troupes, ils font converger tous leurs efforts. L'armee est divisee
en deux corps. L'un suit la voie de terre et, par Philadelphie et
Baltimore, arrive bientot a Williamsbourg pour donner la main aux
troupes de Saint-Simon et de La Fayette. Un autre corps, sous les
ordres de Custine, s'embarque a Head-of-Elk, touche a Annapolis,
et, sous la direction de Choisy et de Lauzun, prend position devant
Glocester. De son cote le comte de Grasse occupait la baie de
Chesapeak et coupait aux Anglais toute communication par eau.
Quelques jours suffirent pour tracer la premiere et la seconde
parallele. Deux redoutes arretaient les travaux des allies. On decida
de leur donner l'assaut. La Fayette avec une colonne de milices
americaines fut charge de s'emparer de celle de droite, tandis que
Guillaume de Deux-Ponts montait a l'assaut de celle de gauche. Les
troupes alliees rivaliserent d'ardeur. En quelques minutes ces
obstacles furent enleves.
En vain Cornwallis, reconnaissant que la resistance etait desormais
impossible, essaya-t-il de forcer le passage du York River en
abandonnant ses canons et ses bagages. Sa tentative ne reussit pas et
il dut capituler. La garnison fut faite prisonniere de guerre. Les
vaisseaux anglais furent le partage de la flotte francaise, tandis que
plus de 150 canons ou mortiers, la caisse militaire et des armes de
toute sorte furent remis aux Americains (11 octobre 1781).
X
Depuis la declaration de l'independance, les Americains avaient recu
de la France des secours plutot moraux qu'effectifs. Les envois
d'armes fournis par le gouvernement de Louis XVI furent plutot une
speculation de Beaumarchais et de quelques autres gens d'affaires
qu
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