eprise le 26 novembre 1781 parles Francais, on distribua aux soldats
la somme d'argent considerable que L'amiral anglais y avait laissee,
dans l'impossibilite ou il s'etait trouve de pouvoir l'emporter.]
La diversion tentee par Clinton dans la Georgie avait completement
reussi par l'echec de d'Estaing devant Savannah. Ce general profita du
moment ou Washington etait reduit a l'inaction par la misere de son
armee pour faire quitter New-York a une partie de ses troupes et pour
s'emparer de Charleston, dans la Caroline du Sud, ou il fit 5,000
Americains prisonniers (mai 1780). Il laissa ensuite dans cette
province lord Cornwallis, qui battit tous ceux que le Congres chargea
de le chasser.
C'est sur ces entrefaites que La Fayette revint d'Europe et releva,
par les bonnes nouvelles qu'il apportait, le courage abattu des
Americains. En juillet, le corps expeditionnaire aux ordres du comte
de Rochambeau et fort de 6,000 hommes debarqua a Newport. Il etait
amene sur une escadre de dix vaisseaux aux ordres du chevalier de
Ternay. C'est pendant que Washington s'etait rapproche de New-York,
pour mieux correspondre avec Rochambeau, que le traitre Arnold entama
des negociations avec Clinton pour lui livrer West-Point, dont
Washington lui avait confie la garde.
On sait comment le complot fut decouvert et comment le major Andre, de
l'armee anglaise, perit victime de ses relations avec le traitre.
Avant de commencer ses operations, Rochambeau attendait des renforts
que le comte de Guichen devait lui amener de France; mais celui-ci
avait rencontre dans les Antilles, comme nous l'avons dit plus haut,
l'amiral Rodney, qui obligea le convoi francais a se refugier a la
Guadeloupe. Washington ne put qu'envoyer quelques renforts, avec La
Fayette, aux patriotes du Sud, et se resigna a remettre a la campagne
prochaine l'expedition decisive qu'il concertait avec Rochambeau. De
son cote, Cornwallis recevait des troupes qui portaient son armee a
12,000 hommes. La situation des Anglais paraissait donc aussi prospere
que par le passe.
Une vaste coalition se formait pourtant contre le despotisme maritime
de l'Angleterre. Cette nation s'arrogeait le droit de visite sur les
batiments neutres, sous pretexte qu'ils pouvaient porter des secours
et des munitions a ses adversaires. Catherine II, la premiere,
proclama, en aout 1780, la franchise des pavillons, a la condition
qu'ils ne couvriraient pas de contrebande de guerre. Pour soutenir
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