qu'elles en avaient donnees. Nous avons cite une
bonne partie de ce qu'il dit dans un de ses ouvrages, prenons dans un
autre une citation plus longue et qui paraitra curieuse[14].
[Note 14: _Metal_., I. II, c. xvii.]
"Tous cependant ici veulent penetrer la nature des universaux, et
cette question des plus hautes, d'une recherche si difficile, ils
s'efforcent, contre l'intention de l'auteur (Porphyre), de la
resoudre.
"L'un donc fait tout consister dans les mots, quoique cette opinion
ait aujourd'hui disparu presque entierement aveo Roscelin, son
auteur[15].
[Note 15: Dans le _Policraticus_, Jean de Salisbury s'exprime ainsi:
"Il y a eu des gens qui disaient que les genres et les especes
etaient les voix elles-memes; mais cette opinion a ete rejetee et a
promptement disparu avec son auteur." (L. VII, c. xii.)]
"Un autre ne voit que les discours (_sermones intuetur_), et y
ramene de force tout ce qu'il se souvient d'avoir lu quelque part
touchant les universaux[16]. C'est dans cette opinion que se laissa
surprendre le peripateticien palatin, notre cher Abelard, qui a
laisse beaucoup de sectateurs et de temoins de cette doctrine, et
qui en conserve encore quelques-uns. Ce sont mes amis; quoique, a
vrai dire, la plupart du temps ils contraignent et torturent la
lettre des auteurs au point que le coeur le plus dur en aurait
pitie. Ils tiennent pour monstrueux qu'une chose s'affirme d'une
chose, quoique Aristote soit l'auteur de cette monstruosite et qu'il
dise tres-souvent qu'une chose s'affirme d'une chose, ce qui est
bien connu de tous ceux a qui ses ouvrages sont familiers, s'ils
veulent etre de bonne foi.
[Note 16: Il en est cependant encore qui sont surpris sur leurs
traces (des nominalistes), quoiqu'ils rougissent d'epouser
ouvertement l'auteur ou le systeme, et qui, s'attachant aux noms
seuls, assignent au discours tout ce qu'ils soustraient aux choses
et aux conceptions." (_Id._, _ibid_.)]
"Un autre s'attache aux concepts (_in intellectibus_), et dit que
les genres et les especes ne sont que cela[17]. Le pretexte est pris
de Ciceron et de Boece, qui citent Aristote comme l'auteur de cette
doctrine que les genres et les especes doivent etre regardes comme
des notions. "La notion," disent-ils, "est une connaissance de
chaque chose, qui resulte de la perception anter
|