ment d'_animation_ et de
_sensibilite_. De toutes les essences du genre, aucune ne se trouve,
quant a sa matiere, ailleurs que dans chacune des essences qui le
composent, mais elles ont des analogues ou des non-differents qui
soutiennent les formes de toutes les especes de corps. A ce degre, c'est
la _corporeite_ qui est la forme, elle qui etait tout a l'heure comprise
dans la matiere, _animalite_. De meme qu'il s'est compose un nouveau
genre de la collection des _corps_, collection dans laquelle entre la
reunion des essences de la nature _animal_, un nouveau genre, le genre
_corps_, sera la collection de tous les etres composes materiellement de
_substance_, formellement de _corporeite_. Telle sera la constitution de
toutes les essences du genre _corps_, ou bien de toutes les matieres des
especes du corps, ou bien des substances informees de la _corporeite_.
Faites abstraction de cette derniere forme, il vous reste des
substances, c'est-a-dire des non-differents, et c'est la le genre
le plus general ou supreme. Une espece de ce genre soutient
l'_incorporeite_, l'_incorporeite_ est sa forme, comme la _corporeite_
etait tout a l'heure celle des substances, matieres des essences du
genre _corps_. Ces matieres prises comme essences, independamment de
la _corporeite_, sont les essences dont la multitude compose le genre
generalissime de substance. Elles ne sont pas encore rigoureusement
simples, on y peut encore decomposer l'etre en deux principes; sa
matiere serait, pour ainsi parler, la _pure essence_, sa forme la
_susceptibilite des contraires_.
Nous avons atteint ici la matiere premiere de l'etre, mais puisque cette
matiere premiere est une notion, c'est-a-dire un defini, il faut bien
que l'on puisse distinguer idealement sa matiere de sa forme, et la
considerer au moins fictivement comme un genre dont la difference ou
l'equivalent de la difference consiste uniquement dans la propriete
d'engendrer des especes. La susceptibilite des contraires, propriete
de la pure matiere, n'est pas, en effet, une forme realisee, c'est la
simple possibilite de la forme, c'est l'acte en puissance. L'indetermine
ne se realise qu'en se determinant. La definition qu'on vient de lire ne
donne a l'indetermine d'autre determination que d'etre determinante. Ici
la forme, qui, de sa nature, est actuelle, n'est que la possibilite
de l'acte; l'acte indetermine, mais possible, est en effet la seule
difference qu'il y ait entre l'indetermine pur et
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