ton legonta anthropon einai, medena oute gar tonoe legein, oute
tonoe.] Laert., I, II, c. xii, 7.]
Zenon fut le disciple de Stilpon. Plus reserves que les megariens,
les stoiciens developperent les memes idees, au moins dans le sens du
conceptualisme, et n'echapperent point au danger d'une logique plus
ingenieuse que sensee. Aussi a-t-on impute a leur influence tout ce que
la scolastique presente de sophistique subtilite[9]. Historiquement,
de tels rapports seraient peut-etre difficiles a prouver, quoique les
analogies soient reelles; mais on se rencontre sans s'imiter.
[Note 9: Brucker, _Hist. crit. Phil._, t. III, p. 660, 679, 719 et 804.]
Enfin, Aristote et Platon avaient etabli chacun une doctrine originale;
celui-ci, en attenuant et supprimant la difficulte de la question par
l'attribution d'une existence reelle aux types generaux des choses, aux
idees invisibles, l'exemplaire et l'objet des idees generales; celui-la,
en adoptant le principe negatif, qu'il n'y a rien en acte qui soit
universel, mais en temperant les consequences de cet individualisme,
soit par la theorie de l'existence en acte et en puissance, soit par
la distinction de la forme et de la matiere, soit par l'admission des
substances secondes et des formes substantielles. De la cependant deux
doctrines: l'une, le realisme idealiste; l'autre qu'on pourrait appeler
le formalisme, et qui, en conservant des traces de realisme, pouvait
mener aux consequences avouees des conceptualistes et des nominaux. Ces
deux grandes doctrines, protegees par des noms immortels, n'avaient
jamais ete completement oubliees.
Depuis Aristote et Platon, il y avait donc au moins deux opinions sur
la question, qui n'avait pas toujours conserve la meme forme ni la
meme portee. Comme, parmi les idees, les unes sont des idees de choses
sensibles, les autres des idees de choses insensibles, cette difference
avait engendre celle des doctrines et produit les diverses solutions
d'un probleme unique.
Dans l'antiquite, deux grandes ecoles avaient pris parti contre les
idees des choses sensibles, en revoquant en doute ces choses memes. La
secte eleatique niait les choses sensibles, pretendant demontrer leur
impossibilite rationnelle, et elle ouvrait ainsi la porte a toutes les
sortes de scepticisme. Platon, sans aller aussi loin, osa n'attribuer
qu'une realite imparfaite aux choses sensibles, accusant ainsi la
sensation et les idees qu'elle suggere d'une certaine infidelite. Ce
|