r de la _Concorde_ et auquel on donne
aussi dans quelques ouvrages la qualite d'aide de camp de son pere.
Mais cette hypothese doit etre rejetee de suite, car le vicomte de
Rochambeau avait servi en Allemagne et en Corse, et d'ailleurs le ton
general du journal ne s'accorde en aucun point avec la parente de son
auteur et du general en chef. Enfin le vicomte de Rochambeau a tenu
devant York, au recit de Dumas, une conduite qui n'est pas relatee
dans ce manuscrit.
Il reste a examiner les noms de Berthier et de Cromot-Dubourg.
J'ai opine quelque temps pour le premier nom. Le futur marechal de
France, ami de Napoleon, fit en effet ses premieres armes en Amerique.
Il n'y passa pas sur l'escadre aux ordres de M. de Ternay; et comme
le nom de Cromot-Dubourg ne se trouve cite ni dans les _Memoires de
Rochambeau_ ni dans ceux de Dumas[18], et qu'au contraire je trouve
dans ces ouvrages que les freres Berthier vinrent plus tard et furent
adjoints a l'etat-major, j'avais cru que c'etait par erreur que M. de
Rochambeau ajoutait, "_le 30 septembre 1780, avec M. de Choiseul_." Il
y avait bien la en effet une erreur, car le 30 septembre 1780, c'est
M. de _Choisy_ et non de _Choiseul_ qui arriva de Saint-Domingue
a New-Port sur la _Gentille_, avec neuf autres officiers. Mais la
lecture du _Journal_ de Blanchard me convainquit de l'exactitude des
faits enonces dans les _Memoires_ de Rochambeau. G. de Deux-Ponts[19]
reporte aussi au 30 septembre l'arrivee de la _Gentille_ avec neuf
officiers, parmi lesquels il cite M. de Choisy et M. de Thuillieres,
capitaine du regiment de Deux-Ponts.
[Note 18: Voir _Souvenirs du lieut.-gen. comte Mathieu Dumas_, publies
par son fils, 3 vol. Paris, 1839.]
[Note 19: _Mes Campagnes en Amerique_, page 19.]
En presence de la concordance des versions de M. de Rochambeau et
de Blanchard relatives a l'arrivee des freres Berthier, par la
_Gentille_, le 30 septembre, je n'avais plus a hesiter. L'aine des
freres ne pouvait etre l'auteur du manuscrit, et le second etait a
peine age de dix-sept ans. En outre, nulle part dans ce journal,
l'aide de camp dont nous cherchons le nom ne fait mention d'un frere
qui l'accompagnerait.
Quant a Cromot-Dubourg, c'est le seul dont la situation reponde a
toutes les conditions dans lesquelles doit etre place mon personnage.
En se reportant aux notes que m'ont fournies les archives du ministere
de la guerre, je trouve qu'il faisait ses premieres armes et qu'il
rejoig
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