rie. M.
de Beurguissant, capitaine d'Agenais, qui avait ete charge de la garde
et de la defense de la redoute prise dans la nuit precedente, fut
lui-meme blesse et fait prisonnier. Les Anglais ne se retirerent
que devant M. de Chastellux, qui arrivait bien tardivement avec sa
reserve. Ce general mit tous ses soins a reparer le mal cause par
l'ennemi dans son heureuse sortie. Il poussa vivement la construction
de nouvelles batteries, et, grace au zele du commandant de
l'artillerie, M. d'Aboville, les pieces, mal enclouees, purent
recommencer leur feu six heures apres ce petit echec.
Des le matin du 16, d'autres batteries etaient pretes et commencerent
a prendre a ricochet le couronnement des defenses de l'ennemi. En
plusieurs endroits les fraises furent detruites et des breches
pratiquees. L'ennemi ne laissa pas que de repondre encore a cette
attaque, et les Francais eurent deux hommes tues et dix blesses. Le
marquis de Saint-Simon, qui etait de service comme marechal de camp
avec M. de Custine comme brigadier, fut legerement blesse. Mais il ne
voulut quitter la tranchee qu'apres ses vingt-quatre heures de service
ecoulees, lorsque le comte de Viomenil vint le remplacer avec deux
bataillons de Bourbonnais et deux autres de Royal-Deux-Ponts. Un
officier d'artillerie, M. de Bellenger, fut aussi tue dans cette
journee.
Cependant la position de lord Cornwallis n'etait plus tenable. Il
avait resiste jusqu'a la derniere extremite et le quart de son armee
etait dans les hopitaux. Il avait en vain attendu des secours de
New-York et il se trouvait prive de vivres et de munitions. Deja, des
le 17, a dix heures du matin, il avait envoye un parlementaire au
camp des allies pour demander une suspension d'armes de vingt-quatre
heures. Mais le general Washington n'ayant pas trouve sa demande assez
explicite avait ordonne de continuer le feu. On continua en effet a
tirer jusqu'a quatre heures: a ce moment vint un nouveau parlementaire
qui soumit au generalissime de nouvelles conditions. L'attaque fut
suspendue et la journee du 18 se passa tout entiere en negociations.
Le vicomte de Noailles au nom de l'armee francaise, le colonel Laurens
pour l'armee americaine et M. de Grandchain pour la flotte, avaient
ete nommes par leurs generaux respectifs pour dresser les articles de
la capitulation, conjointement avec des officiers de l'armee de lord
Cornwallis. Celui-ci demanda a sortir tambours battants et enseignes
deployees, suivant la c
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