dait toute idee
de paix insupportable. Il se promit, en effet, de saisir un moment pour
ouvrir une negociation simulee, et offrit des conditions inadmissibles.
L'Autriche, pour satisfaire l'Empire, qui reclamait la paix, avait fait
faire des ouvertures par le Danemarck. Cette puissance avait demande,
de la part de l'Autriche, au gouvernement francais, la formation d'un
congres europeen; a quoi le gouvernement francais avait repondu avec
raison, qu'un congres rendrait toute negociation impossible, parce qu'il
faudrait concilier trop d'interets; que si l'Autriche voulait la paix,
elle n'avait qu'a en faire la proposition directe: que la France voulait
traiter individuellement avec tous ses ennemis, et s'entendre avec
eux sans intermediaire. Cette reponse etait juste; car un congres
compliquait la paix avec l'Autriche de la paix avec l'Angleterre et
l'Empire, et la rendait impossible. Du reste, l'Autriche ne desirait
pas d'autre reponse; car elle ne voulait pas negocier. Elle avait trop
perdu, et ses derniers succes lui faisaient trop esperer, pour qu'elle
consentit a deposer les armes. Elle tacha de rendre le courage au roi
de Piemont, epouvante de la victoire de Loano, et lui promit, pour la
campagne suivante, une armee nombreuse et un autre general. Les honneurs
du triomphe furent decernes a Clerfayt a son entree a Vienne; sa voiture
fut trainee par le peuple, et les faveurs de la cour vinrent se joindre
aux demonstrations de l'enthousiasme populaire.
Ainsi s'acheva, pour toute l'Europe, la quatrieme campagne de cette
guerre memorable.
CHAPITRE II.
CONTINUATION DES TRAVAUX ADMINISTRATIFS DU DIRECTOIRE.--LES PARTIS SE
PRONONCENT DANS LE SEIN DU CORPS LEGISLATIF.--INSTITUTION D'UNE FETE
ANNIVERSAIRE DU 21 JANVIER.--RETOUR DE L'EX-MINISTRE DE LA GUERRE
BEURNONVILLE, ET DES REPRESENTANS QUINETTE, CAMUS, BANCAL, LAMARQUE ET
DROUET, LIVRES A L'ENNEMI PAR DUMOURIEZ.--MECONTENTEMENT DES JACOBINS.
JOURNAL DE BABOEUF.--INSTITUTION DU MINISTERE DE LA POLICE.--NOUVELLES
MOEURS.--EMBARRAS FINANCIERS; CREATION DES MANDATS.--CONSPIRATION DE
BABOEUF.--SITUATION MILITAIRE. PLANS DU DIRECTOIRE.--PACIFICATION DE LA
VENDEE; MORT DE STOFFLET ET DE CHARETTE.
Le gouvernement republicain etait rassure et affermi par les evenemens
qui venaient de terminer la campagne. La convention, en reunissant
la Belgique a la France, et en la comprenant dans le territoire
constitutionnel, avait impose a ses successeurs l'obligation de ne
pact
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