ris le caractere d'une assemblee politique. La,
ils declamaient contre les emigres et les pretres, les agioteurs, les
sangsues du peuple, les projets de banque, la suppression des rations,
l'abolition des assignats, et les procedures instruites contre les
patriotes.
Le directoire, qui de jour en jour se sentait mieux etabli, et redoutait
moins la contre revolution, commencait a rechercher l'approbation
des esprits moderes et raisonnables. Il crut devoir sevir contre ce
dechainement de la faction jacobine. Il en avait les moyens dans la
constitution et dans les lois existantes; il resolut de les employer.
D'abord, il fit saisir plusieurs numeros du journal de Baboeuf, comme
provoquant au renversement de la constitution; ensuite il fit fermer la
societe du Pantheon, et plusieurs autres formees par la jeunesse doree,
dans lesquelles on dansait et ou on lisait les journaux; ces dernieres
etaient situees au Palais-Royal et au boulevart des Italiens, sous le
titre de _Societe des Echecs, Salon des Princes, Salon des Arts_. Elles
etaient peu redoutables, et ne furent comprises dans la mesure que pour
montrer de l'impartialite. L'arrete fut publie et execute le 8 ventose
(27 fevrier 1796). Une resolution demandee aux cinq-cents ajouta une
condition a toutes celles que la constitution imposait deja aux societes
populaires: elles ne purent etre composees de plus de soixante membres.
Le ministre Benezech, accuse par les deux partis, voulut demander sa
demission. Le directoire refusa de l'accepter, et lui ecrivit une lettre
pour le feliciter de ses services. La lettre fut publiee. Le nouveau
systeme des subsistances fut maintenu; les indigens, les rentiers et les
fonctionnaires publics qui n'avaient pas mille ecus de revenu, obtinrent
seuls des rations. On songea aussi aux malheureux rentiers qui etaient
toujours payes en papier. Les deux conseils decreterent qu'ils
recevraient dix capitaux pour un en assignats; augmentation bien
insuffisante, car les assignats n'avaient plus que la deux-centieme
partie de leur valeur.
Le directoire ajouta aux mesures qu'il venait de prendre, celle de
rappeler enfin les deputes conventionnels en mission. Il les remplaca
par des commissaires du gouvernement. Ces commissaires aupres des armees
et des administrations, representaient le directoire, et surveillaient
l'execution des lois. Ils n'avaient plus comme autrefois des pouvoirs
illimites aupres des armees; mais, dans un cas pressant, ou le p
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