nsurge; par consequent Hoche etait
autorise a percevoir l'impot et l'emprunt force soit en nature, soit
en especes, comme il lui conviendrait, et a former des magasins et
des caisses pour l'entretien de l'armee. Les villes aux quelles les
campagnes faisaient la guerre des subsistances, en cherchant a les
affamer, devaient etre approvisionnees militairement par des colonnes
attachees aux principales d'entre elles. Le pardon etait accorde a tous
les rebelles qui deposeraient leurs armes. Quant aux chefs, ceux qui
seraient pris les armes a la main devaient etre fusilles; ceux qui se
soumettraient seraient ou detenus ou en surveillance dans des villes
designees, ou conduits hors de France. Le directoire, approuvant le
projet de Hoche, qui consistait a pacifier d'abord la Vendee avant de
songer a la Bretagne, l'autorisait a terminer ses operations sur la rive
gauche de la Loire, avant de ramener ses troupes sur la rive droite.
Des que la Vendee serait entierement soumise, une ligne de desarmement
devait embrasser toute la Bretagne, depuis Granville jusqu'a la Loire,
et s'avancer ainsi, en parcourant la peninsule bretonne, jusqu'a
l'extremite du Finistere. C'etait a Hoche a fixer le moment ou ces
provinces, lui paraissant soumises, seraient affranchies du regime
militaire et rendues au systeme constitutionnel.
Hoche, arrive a Angers vers la fin de nivose (mi-janvier), trouva ses
operations fort derangees par son absence. Le succes de son plan,
dependant surtout de la maniere dont il serait execute, exigeait
indispensablement sa presence. Le general Willot l'avait mal supplee. La
ligne de desarmement faisait peu de progres. Charette l'avait
franchie, et avait repasse sur les derrieres. Le systeme regulier
d'approvisionnement etant mal suivi, et l'armee ayant souvent manque du
necessaire, elle s'etait livree de nouveau a l'indiscipline, et avait
commis des actes capables d'aliener les habitans. Sapinaud, apres avoir
fait, comme on l'a vu, une tentative hostile sur Montaigu, avait obtenu
du general Willot une paix ridicule, a laquelle Hoche ne pouvait pas
consentir. Enfin Stofflet, jouant toujours le prince, et Bernier le
premier ministre, se renforcaient des deserteurs qui abandonnaient
Charette, et faisaient des preparatifs secrets. Les villes de Nantes
et d'Angers manquaient de vivres. Les patriotes refugies des pays
environnans s'y etaient amasses, et se livraient, dans des clubs, a des
declamations furibondes et dignes des
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