le plus
propre a remplacer Scherer. Il fut promu du commandement de l'armee de
l'interieur a celui de l'armee d'Italie. Il partit sur-le-champ pour se
rendre a Nice. Plein d'ardeur et de joie, il dit en partant, que dans un
mois il serait a Milan ou a Paris. Cette ardeur paraissait temeraire;
mais chez un jeune homme, et dans une entreprise hasardeuse, elle etait
de bon augure.
Des changemens pareils furent operes dans les trois armees qui gardaient
les provinces insurgees. Hoche, mande a Paris pour concerter avec le
directoire un plan qui mit fin a la guerre civile, y avait obtenu la
plus juste faveur, et recu les plus grands temoignages d'estime. Le
directoire, reconnaissant la sagesse de ses plans, les avait tous
approuves; et pour que personne n'en put contrarier l'execution, il
avait reuni les trois armees des cotes de Cherbourg, des cotes de Brest
et de l'Ouest, en une seule, sous le titre d'armee des cotes de l'Ocean,
et lui en avait donne le commandement superieur. C'etait la plus
grande armee de la republique, car elle s'elevait a cent mille hommes,
s'etendait sur plusieurs provinces, et exigeait dans le chef une reunion
de pouvoirs civils et militaires tout a fait extraordinaires. Un
commandement aussi vaste etait la plus grande preuve de confiance qu'on
put donner a un general. Hoche la meritait certainement. Possedant
a vingt-sept ans une reunion de qualites militaires et civiles, qui
deviennent souvent dangereuses a la liberte, nourrissant meme une grande
ambition, il n'avait pas cette coupable audace d'esprit qui peut porter
un capitaine illustre a ambitionner plus que la qualite de citoyen;
il etait republicain sincere, et egalait Jourdan en patriotisme et en
probite. La liberte pouvait applaudir sans crainte a ses succes, et lui
souhaiter des victoires.
Hoche n'avait guere passe qu'un mois a Paris. Il etait retourne
sur-le-champ dans l'Ouest, afin d'avoir acheve la pacification de la
Vendee a la fin de l'hiver ou au commencement du printemps. Son plan de
desarmement et de pacification fut redige en articles, et converti en
arrete par le directoire. Il etait convenu, d'apres ce plan, qu'un
cordon de desarmement envelopperait toutes les provinces insurgees, et
les parcourrait successivement. En attendant leur complete pacification,
elles etaient soumises au regime militaire. Toutes les villes etaient
declarees en etat de siege. Il etait reconnu en principe que l'armee
devait vivre aux depens du pays i
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