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passage de votre lettre me concernant. Je vous remercie du desir que vous temoignez de me voir. Il est bien reciproque. Je compte rester ici deux mois au moins, ainsi je ne puis manquer de vous embrasser cette annee. Je n'oserais pas vous prier d'avancer pour moi votre retour. Je craindrais trop de causer du chagrin a Caroline, si heureuse de vous avoir pres d'elle. Elle me reprocherait peut-etre de vous enlever. Ne croyez point, comme vous semblez le temoigner a notre ami Pierret, que j'eprouve aucun sentiment de jalousie envers ma soeur. Ce serait un sentiment bien bas. Je ne voudrais pas l'eprouver, quand meme il s'agirait d'une personne indifferente, a plus forte raison a son egard. Vous demandez ce que je viens faire a Paris. Ce que tout le monde y vient faire, je pense: me distraire, m'occuper des arts qu'on ne trouve que la dans tout leur eclat. Je cours les musees; je prends des lecons de dessin; tout cela m'occupe tellement, que je ne vois presque personne. Je n'ai pas encore ete a Saint-Cloud. Depuis plusieurs jours, c'est une partie arrangee avec Pierret; mais le mauvais temps l'ajourne. Je n'ai pas vu non plus M. de Villeneuve[1], ni mes amies de couvent. Je n'ai pas le temps; puis il faut faire des toilettes, un peu de ceremonie, et cela m'ennuie. Depuis si longtemps, je ne sais ce que c'est que la contrainte des salons. Je veux vivre un peu pour moi. Il en est temps. Je recois souvent des lettres de mon petit Maurice. Il se porte bien, ainsi que sa soeur. Maurice a un tres bon instituteur, fixe pres de lui pour deux ans au moins. Cette securite me donne un peu plus de liberte. Ne lui etant plus absolument necessaire, je compte venir plus souvent a Paris que je n'ai fait jusqu'ici, a moins que je ne m'y ennuie, ce qui pourrait bien m'arriver. Jusqu'a present, je n'en ai pas eu le temps, et, si je continue a m'y trouver bien, je ne retournerai chez moi qu'au commencement d'avril. Vous le voyez, ma chere maman, je ne puis manquer de vous embrasser cet hiver; car vous ne resterez pas tout ce temps-la loin de Paris. S'il en etait ainsi, j'irais, avant de retourner a Nohant, passer huit jours a Charleville. J'aurais le plaisir d'embrasser ma soeur en meme temps que vous; mais, je le repete, je ne veux en aucune maniere vous prier de la quitter pour moi. Vous devez apprecier la delicatesse du sentiment qui me force a vous exprimer avec reserve le desir que j'ai d'embrasser ma chere maman. Vous voulez fai
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