jours pour te faire courir
partout avec moi.
Adieu, mon petit ami; je t'embrasse mille fois, ainsi que ta grosse
mignonne. Fais-lui mettre des bas de laine tous les jours. Embrasse
pour moi Leontine et Boucoiran.
[1] Femme de chambre.
LXXIX
A M JULES BOUCOIRAN, A NOHANT
Paris, 5 decembre 1831.
Merci, mon cher enfant. Je ne sais pas si je pourrai profiter de cette
bonne occasion pour retourner a Nohant. Dieu veuille que mon editeur
me paye d'ici au 8 et que je puisse lui livrer les dernieres feuilles
de mon manuscrit. Alors je serais a Nohant bientot. N'en parlez pas
encore. Surtout n'en donnez pas la joie a mon pauvre Maurice; car il
n'y a rien de sur dans mes projets. Ils dependent d'un animal qui,
tous les jours, m'annonce le payement de sa dette, j'attends encore.
Je voudrais qu'il me fit au moins une lettre de change pour les cinq
cents francs a toucher trois mois apres la livraison. Jusqu'ici, je ne
tiens rien, et je ne voudrais pourtant pas avoir travaille trois mois
sans un profit raisonnable.
La lettre que j'ai recue avant-hier de Maurice est fort bien, si vous
n'en avez pas corrige les fautes. Son ecriture, quand il veut
s'appliquer un peu, promet d'etre tres lisible et tres jolie. Il a
dans son esprit d'enfant des idees tres originales; par exemple, j'ai
bien ri de sa pie, qui se tient dans le jardin et regarde passer le
monde sur la route.
Pauvre enfant! quand donc sera-t-il assez grand pour ne dependre que
de lui! Alors je ne serai pas en peine de trouver une consolation et
un dedommagement a tous les ennuis de ma vie.
Adieu, mon cher fils; restez-moi toujours fidele, vous que j'estime le
plus solide et le plus genereux de mes amis.
Je vous embrasse de tout mon coeur.
LXXX
A M. FRANCOIS ROLLINAT, A CHATEAUROUX
Nohant, janvier 1832.
Mon cher Rollinat,
Je vous ai ecrit avant-hier un mot et je vous demandais une reponse
directe. Etes-vous absent de Chateauroux, ou bien le courrier a-t-il
perdu ma lettre? Il est sujet a cette infirmite. _Il en est de meme
tous les etes._ C'est au point qu'il en a seme toute la route depuis
Nohant jusqu'a Chateauroux, et qu'il en pousserait si ce n'etait de
mauvais grain.
C'etait pour vous demander l'adresse de Charles[1] a Paris. J'ai une
commission pressee a lui donner. Repondez-moi, si vous etes vivant,
mais repondez-moi _poste restante a la Chatre_.
Ce cour
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