n, et pour
l'organiser. Les debris de la division Liptai s'etaient retranches a
Pizzighitone, et pouvaient en faire une place forte. Il s'y porta pour
les en chasser. Il se fit ensuite preceder par Massena a Milan; Augereau
retrograda pour occuper Pavie. Il voulait imposer a cette grande ville,
celebre par son universite, et lui faire voir l'une des plus belles
divisions de l'armee. Les divisions Serrurier et Laharpe furent laissees
a Pizzighitone, Lodi, Cremone et Cassano, pour garder l'Adda.
Bonaparte songea enfin a se rendre a Milan. A l'approche de l'armee
francaise, les partisans de l'Autriche, et tous ceux qu'epouvantait la
renommee de nos soldats, qu'on disait aussi barbares que courageux,
avaient fui, et couvraient les routes de Brescia et du Tyrol. L'archiduc
etait parti, et on l'avait vu verser des larmes en quittant sa belle
capitale. La plus grande partie des Milanais se livraient a l'esperance
et attendaient notre armee dans les plus favorables dispositions. Quand
ils eurent recu la premiere division commandee par Massena, et qu'ils
virent ces soldats dont la renommee etait si effrayante, respecter
les proprietes, menager les personnes, et manifester la bienveillance
naturelle a leur caractere, ils furent pleins d'enthousiasme, et les
comblerent des meilleurs traitemens. Les patriotes accourus de toutes
les parties d'Italie, attendaient ce jeune vainqueur dont les exploits
etaient si rapides, et dont le nom italien leur etait si doux a
prononcer. Sur-le-champ on envoya le comte de Melzi au devant de
Bonaparte pour lui promettre obeissance. On forma une garde nationale,
et on l'habilla aux trois couleurs, vert, rouge et blanc; le duc de
Serbelloni fut charge de la commander. On eleva un arc de triomphe pour
y recevoir le general francais. Le 26 floreal (15 mai), un mois apres
l'ouverture de la campagne, Bonaparte fit son entree a Milan. Le
peuple entier de cette capitale etait accouru a sa rencontre. La garde
nationale etait sous les armes. La municipalite vint lui remettre les
cles de la ville. Les acclamations le suivirent pendant toute sa marche,
jusqu'au palais Serbelloni, ou etait prepare son logement. Maintenant
l'imagination des Italiens lui etait acquise comme celle des soldats, et
il pouvait agir par la force morale, autant que par la force physique.
Son but n'etait pas de s'arreter a Milan plus qu'il n'avait fait a
Cherasco, apres la soumission du Piemont. Il voulait y sejourner assez
pour organ
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