FREE BOOKS

Author's List




PREV.   NEXT  
|<   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40  
41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   >>   >|  
lat souvent consulter le notaire de Corbigny sur le placement de ses economies. Un jour il avait dit a M. le cure qu'il etait veuf. On n'en savait pas plus. Quand Maugendre voyait arriver les enfants, il posait sa scie, et laissait la sa besogne pour causer avec eux. Il s'etait pris d'affection pour Victor. Il lui enseignait a tailler des coques de bateau dans des eclats de bois. Une fois, il lui dit: "Tu me rappelles un enfant que j'ai perdu." Et, comme s'il eut craint d'en avoir trop conte, il ajouta: "Oh! il y a longtemps, bien longtemps." Un autre jour, il dit au pere Louveau: "Quand tu ne voudras plus de Victor, donne-le moi. "Je n'ai pas d'heritiers, je ferai des sacrifices, je l'enverrai a la ville, au college. Il passera des examens, il entrera a l'ecole forestiere." Mais Francois etait encore dans le feu de sa belle action. Il refusa, et Maugendre attendit patiemment que l'accroissement progressif de la famille Louveau, ou quelque embarras d'argent, degoutat le marinier des adoptions. Le hasard parut vouloir exaucer ses voeux. En effet, on eut pu croire que le guignon s'etait embarque sur la _Belle-Nivernaise_ en meme temps que Victor. Depuis ce moment-la, tout allait de travers. Le bois se vendait mal. L'equipage se cassait toujours quelque membre la veille des livraisons. Enfin, un beau jour, au moment de partir pour Paris, la mere Louveau tomba malade. Au milieu des hurlements des marmots, Francois perdait la tete. Il confondait la soupe et les tisanes. Il impatientait si fort la malade par ses sottises qu'il renonca a la soigner et laissa faire Victor. Pour la premiere fois de sa vie, le marinier acheta son bois. Il avait beau entortiller les arbres avec ses ficelles, prendre trente-six fois de suite la meme mesure, il se trompait toujours dans le calcul,--vous savez le fameux calcul: Je multiplie, je multiplie... C'etait la mere Louveau qui savait ca! Il executa la commande tout de travers, se mit en route pour Paris avec une grosse inquietude, tomba sur un acheteur malhonnete, qui profita de la circonstance pour le rouler. Il revint au bateau le coeur bien gros, s'assit au pied du lit, et dit d'une voix desolee: "Ma pauvre femme, tache de te guerir ou nous sommes perdus." La mere Louveau se remit lentement. Elle se debattit contre la mauvaise chance, fit l'impossible pour joindre les deux bouts. S'ils avaient eu de quoi acheter un batea
PREV.   NEXT  
|<   16   17   18   19   20   21   22   23   24   25   26   27   28   29   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40  
41   42   43   44   45   46   47   48   49   50   51   52   53   54   55   56   57   58   59   60   61   62   63   64   65   >>   >|  



Top keywords:

Louveau

 
Victor
 

longtemps

 
quelque
 

toujours

 

calcul

 
marinier
 

multiplie

 

bateau

 

Francois


savait

 
moment
 

travers

 

Maugendre

 

malade

 

acheta

 

entortiller

 
arbres
 

trompait

 

prendre


ficelles

 

mesure

 

trente

 

marmots

 

perdait

 
confondait
 
hurlements
 

milieu

 
livraisons
 

partir


tisanes
 

soigner

 

laissa

 

renonca

 
sottises
 

impatientait

 

premiere

 

revint

 
lentement
 

debattit


contre

 
mauvaise
 

guerir

 

sommes

 

perdus

 
chance
 

avaient

 
acheter
 

impossible

 

joindre