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s d'or qui luisaient au soleil, et respirant l'odeur penetrante des flacons d'essence de rose et des bons burnous de laine chaude. Ce fut ainsi desormais qu'il passa tout le temps de l'ecole... Au bout de quelques jours, le pere eut vent de la chose: mais il eut beau crier, tempeter, blasphemer le nom d'Allah et frotter les reins du petit homme avec tous les merisiers de sa boutique, rien n'y fit. L'enfant s'entetait a dire: "Je veux etre paresseux... je veux etre paresseux", et toujours on le trouvait etendu dans quelque coin. De guerre lasse, et apres avoir consulte le greffier Ali, le pere prit un parti. "Ecoute, dit-il a son fils, puisque tu veux etre paresseux a toute force, je vais te conduire chez Lakdar. Il te passera un examen, et, si tu as reellement des dispositions pour son metier, je le prierai de te garder chez lui, en apprentissage. --Ceci me va", repondit l'enfant. Et, pas plus tard que le lendemain, ils s'en allerent tous les deux, parfumes de verveine et la tete rasee de frais, trouver le paresseux dans son petit jardin. La porte etait toujours ouverte. Nos gens entrerent sans frapper, mais, comme l'herbe montait tres touffue et tres haute, ils eurent quelque peine a decouvrir le maitre du clos. Ils finirent pourtant par apercevoir, couche sous les figuiers du fond, dans un tourbillon de petits oiseaux et de plantes folles, un paquet de guenilles jaunes qui les accueillit d'un grognement. "Le Seigneur soit avec toi, Sidi Lakdar, dit le pere en s'inclinant, la main sur la poitrine. Voici mon fils qui veut absolument se faire paresseux. Je te l'amene pour que tu l'examines, et que tu voies s'il a la vocation. Dans ce cas, je te prie de le prendre chez toi comme apprenti. Je paierai ce qu'il faudra. Sidi Lakdar, sans repondre, leur fit signe de s'asseoir pres de lui, dans l'herbe. Le pere s'assit, l'enfant se coucha, ce qui etait deja un fort bon signe. Puis tous les trois se regardaient sans parler. C'etait le plein midi du jour; il faisait une chaleur, une lumiere!... Tout le petit clos avait l'air de dormir. On n'entendait que le crepitement des genets sauvages crevant leurs cosses au soleil, les sources chantant sous l'herbe et les oiseaux alourdis qui voletaient entre les feuilles avec un bruit d'eventail ouvert et referme. De temps en temps, une figue trop mure se detachait et degringolait de branche en branche. Alors, Sidi Lakdar tendait la main, et, d'un air fatigue, portait l
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